dimanche 6 novembre 2016

Bakel: Les Imams soutiennent l'abandon de l'excision.



Les IMAMS du département ont-ils apporté leurs adhésions à la politique étatique en matière de mutilations génitales féminines ? On pourrait le croire tant ils ont apporté leurs contributions constructives à l’atelier de partages et d’échanges organisé par le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance en partenariat avec l’UNICEF et l’UNFPA sur l’argumentaire islamique et médical pour l’abandon de l’excision au Sénégal.
Deux jours Durant (4 et 5 novembre 2016 à la salle de conférence de la Mairie de Bakel), sous la présidence effective du Préfet monsieur Mamadou Mbaye, qui avait à ses côtés le 1er adjoint au Maire de la commune monsieur Tahirou Diakité et du représentant du ministère monsieur Mamadou NDOYE qui est accompagné de monsieur Ousmane Niang membre du Réseau Islam et Population, étudiant à Caire, des panels de très hautes factures animés par des experts devant un auditoire représentatif  sur la Définition et formes d’excision, Etats des lieux sur l’excision au Sénégal, Points de vue des experts médicaux, Position de l’Islam sur l’excision .
Ces  points sus indiqués, après les présentations des experts médicaux avec des images chocs à l’appui et ceux du réseau islamique apportant des arguments religieux tirés de  versets coraniques, seront débattus avec l’ensemble des participants. On avait aux côtés des Imams la société civile, l’organisation faitière des femmes, le développement communautaire, le développement social, l’éducation, le conseil communal de la jeunesse, les communicateurs traditionnels, le service de la jeunesse, le centre conseil ado, le district sanitaire…
Au terme des travaux les imams ont clairement exprimé leurs accords en ces termes dans un communiqué final : « dès lors que l’excision n’est pas une recommandation explicite du coran et que certains hadiths invoqués pour la justifier souffrent d’une authenticité absolue et que les médecins considèrent qu’elle comporte des conséquences médicales considérables et très grave, elle doit être prohibée. »
Ils poursuivent en affirmant qu’en Islam « quand une pratique ne revêt pas un caractère obligatoire ou ne relève pas d’une Sunna reconnue et acceptée par tous, lorsque dans l’ordonnancement juridique, elle n’appartient pas à cette classification et que par ailleurs, elle comporte des conséquences médicales qui peuvent mettre en danger la santé de l’individu, il est fortement recommandé qu’elle soit interdite ».
En résumé, ils sont convenus qu’aucun texte n’existe qui puisse servir de base à la pratique de l’excision pour des raisons de purification ou de reconnaissance sociale. Par conséquent il est de leurs devoirs d’aider à éveiller les consciences encore dans les ténèbres pour les aider à accéder à la vérité universelle sur ces pratiques qui portent atteintes à l’intégrité physique et psychologique en plus des violences qu’elles  exercent  sur  les victimes et la violation des droits humains qu’elles engendrent. Nous osons simplement espérer que ce ne sera  pas une déclaration de plus. Il faut des actes car malgré la loi promulguée depuis 2005 sur l’interdiction de la pratique de l’excision sur toute l’étendue du territoire National force est de constater que les femmes dans certaines zones continuent de perpétuer ces pratiques sous les yeux complices de certains Imams et des époux qui rechignent à se conformer à la loi arguant des justifications fallacieuses tirées de pratiques traditionnelles, de conventions sociales vieilles de plus de 2000 ans.
Mais ce qui est fondamental dans ces moments de partages et d’échanges entre experts et société civile c’était de savoir le statut de cette pratique dans la religion et c’est chose faite. A bon entendeur.   






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