mercredi 30 novembre 2016

Bakel; Réunion de partage sur l'accélération de l'abandon de l'excision au Sénégal.

Le  Préfet du département de Bakel, monsieur Mamadou Mbaye, a présidé la réunion de partage sur l’accélération de l'abandon de l’excision au Sénégal, ce mardi 29 novembre 2016 à 10 heures précises à la salle de délibération de la Mairie de Bakel, avec les membres du  CDPE et l’ONG Tostan dans l’optique de permettre à ces deux partenaires de faire le point sur les activités réalisées et les résultats du plan d’action (CDPE/TOSTAN).
Il s’agissait de présenter les activités menées sur le terrain et les résultats du plan d’action (CDPE/TOSTAN), relatifs aux respects des  droits humains en général et à l’abandon de l’excision en particulier, dans le département.
C’est dans les zones du Nord, du Sud et de l’Est que la proportion des filles âgées de moins de 15 ans est la plus importante avec des taux qui varient entre les régions : Kédougou (36%), Matam (53%), Sédhiou (51%), Tambacounda (42%) et Kolda (46%) et Ziguinchor (32%). Ces chiffres témoignent de l’ampleur du problème et expliquent combien cette pratique constitue un obstacle pour la santé de la jeune fille et une atteinte à ses droits.
Ainsi,  considérant que ces pratiques peuvent engendrer des problèmes psychologiques et sociaux, et qu’elles sont généralement à l’origine de problèmes de santé lors des accouchements, avec des complications pouvant entrainer la mort de la mère ou celle du nouveau-né, les autorités étatiques, les associations et les ONG ont développé des initiatives et stratégies d’intervention pour promouvoir leur abandon définitif.
SITUATION DANS LE DÉPARTEMENT DE BAKEL
Bakel est une  zone  située à l’Est  du Sénégal et  est frontalière avec  la Mauritanie et le Mali.  Cette situation en fait un véritable carrefour ethnique et multi- culturel où Bambaras, Peuls, Soninké, Wolofs et autres cohabitent et perpétuent leurs traditions ancestrales.
L’enclavement et l’analphabétisme ont favorisé le maintien des pratiques néfastes à la santé telle que l’excision, le mariage des enfants et les mariages forcés.
Tostan et ses partenaires, en particulier l’UNFPA, interviennent  depuis  2000 pour  appuyer l’action de l’état pour l’abandon total de l’excision.
Le Comité de protection des enfants, intervient  depuis  2000 pour  appuyer l’action de l’état pour l’abandon total de l’excision.
Le CDPE DE Bakel, partenaire exécutant du programme,  fera le point sur la situation de l’abandon de l’excision dans le département qui est aussi confronté à la persistance du fléau.  Le  phénomène continue à prendre de l’ampleur malgré son interdiction par l’adoption de la loi n° 99- 05 du 29 janvier 1999 qui fut un acquis de taille. Cette loi permet essentiellement de réprimer la pédophilie, les violences conjugales, les mutilations génitales féminines et le harcèlement sexuel. Elle a défini le viol et a rendu plus sévères les sanctions pénales. Dans la pratique cette loi n’est pas ou est peu appliquée : l’impunité persiste.
Pour atteindre ses objectifs dans le département de Bakel, Tostan  a mis à  contribution des acteurs multisectoriels  et multi acteurs  ( CDPE, Imams, ICP, AMS,  Enseignants, OCB, GPF, CLVF, les comités de veille, les jeunes) pour des actions de communication, de plaidoyer, sensibilisation pour l’abandon totale de l’excision en promouvant des argumentaires médicaux et juridiques et la vulgarisation de la loi  interdisant cette pratique mais aussi en termes de capacitation des jeunes dans l’identification, la prévention, la gestion des conflits et au rapportage des cas pratiques néfastes et violences faites aux filles  , les actions à entreprendre pour le respect des droits humains. Jusqu’à ce jour, sur les 184 villages officiels que comptent le département, seuls 26 villages sont encore réticents. C’est dire que 158 villages ont été sensibilisés et ont signé l’acte de déclaration d’abandon de l’excision.
Pour les villages réticents visités par Le CDPE on peut noter Diamwelly, Carrefour, Kadiel, Samba Yidé, Ouro Thierno, Samba Niamé, Diboly Foulbé, Kahé, entre autres. Mais ce qui paraît le plus important aux yeux des communautés musulmanes qui refusent d’abandonner   c’est de savoir le statut de cette pratique dans la religion. « Est-ce une obligation ? Est- ce une Sunna ? Est- ce licite ? Est-ce un bienfait pour les filles ? Sur quoi peut- on fonder son interdiction ? » autant de questions à clarifier pour ceux qui doutent encore.
A cet effet il est nécessaire d’appuyer  l’argumentaire religieux qui, à terme permettra de lever toutes les équivoques tendant à justifier l’excision par de la religion. A notre propos nous serons renforcés par le coordonnateur de Tostan qui précisera à l’endroit des participants son point de vue sur la question  prise sous l’angle de la religion :
Cependant, des difficultés comme :
ü  Isolement de certains villages,
ü  intoxication des religieux et de certains chefs de villages favorables à l’excision,
ü  manque de suivi des déclarations,
ü  l’indifférence de certaines autorités,
ü  Non dénonciation,
ü  Aucune  sanction sur les violeurs de la loi
ü  ainsi que le fait que des pays limitrophes du Sénégal n’ont pas encore interdit l’excision font que les violations  subsistent  encore.
ü  Une insuffisance de concertation entre acteurs sur les approches, les stratégies, les mécanismes de suivi de l’abandon de l’excision etc….

                                                                     Pour les solutions préconisées
ü  Renforcer les CGC déjà formés au PRCC.
ü  Renforcer les CDPE, CS et les CVPE,
ü  Démasquer les exciseuses et les conscientiser sur les méfaits de la pratique (argumentaires médical et juridique)
ü  Mettre en œuvre des programmes de formation sur les droits humains au niveau transfrontalier
Créer des comités de veille transfrontaliers etc
Mais face à  l’espérance suscitée par Tostan, comme gardien des droits humains dans le département, et son degré d’engagement pour la promotion des droits humains, le préfet du département après avoir remercié et magnifié le travail du CDPE et de TOSTAN ( partenaire technique et financier) et tous les autres intervenants, poursuivant les mêmes buts ou similaires et qui œuvrent sans relâche pour le bien être des femmes et des enfants,  dans la zone (UNFPA/UNICEF….) plaidera pour que des actions  urgentes soient  engagées  pour amener les défenseurs de l’excision à la raison et en fin arriver à l’éradication totale de ce fléau qui a fait près de 140 millions de victimes  féminines à travers le monde. Il exhortera  les  acteurs à continuer la sensibilisation en trouvant toujours les mots justes pour vaincre les maux dont souffrent nos populations depuis l’aube des temps.
Il insistera sur l’ouverture du combat à d’autres structures comme le réseau des femmes enseignantes et les conseils de jeunesses. Il demandera à Tostan de les intégrer dans leur dispositif comme, d’ailleurs, il l’a lui-même fait et dit être convaincu qu’une synergie  multisectorielle et multi acteurs arrivera à bout de cette pratique vieille de plus de 2000ans.  Il terminera son discours  en demandant  aux réseaux de femmes (Enseignantes/ Conseil consultatif des femmes de Bakel) à travailler en étroite collaboration  pour aider à relever les défis de l’heure. Il s’engage à les impliquer d’avantage dans l’exécution des PTA futurs.
En fin il demandera l’intensification de la lutte pour le  respect des droits humains dans le département et la consolidation de la lutte contre l’excision transfrontalière.

SITUATION DE l’ABADON DE l’EXCISION DANS LA REGION DE TAMBACOUNDA
Département
Nombre de villages officiels
Nombre de villages Bénéficiaires
Nombre de villages déclarants
Nombre de villages à toucher
Bakel
184
79
158
26
Goudiry
337
120
284
53
Tambacounda
317
57
143
174
Koumpentoum
277
31
63
214
Total
1 109
287
469
640





 











lundi 28 novembre 2016

Bakel tient son CDD de rentrée scolaire 2016

                                                                                       
                       
Le département de Bakel a tenu son CDD (comité départemental de développement) consacré à la rentrée scolaire 2016, ce vendredi 25 novembre  à 10 heures, à la salle de délibération de la mairie de Bakel, sous la présidence effective de l’adjoint au préfet monsieur Balla Moussa Mané  qui avait à ses côtés le sous- préfet de l’arrondissement de Moudery monsieur Mansour Diallo ; le  président du conseil départemental, monsieur Ibrahima Diallo et le 1er adjoint au maire de la commune, monsieur Tahirou Diakité.
On peut également noter les présences remarquées  dans la salle du gotha de l’éducation départementale : le Proviseur du lycée W. Ndiaye, monsieur Ndecky ; l’inspecteur de l’éducation et de la formation de Bakel monsieur Amadou Alhousseynou Sarr et son équipe, des chefs d’établissements, des directeurs d’écoles, les représentants de CGE, APE, ASC, UCGE, AME, RFEDB, des syndicats d’enseignants…….
L’objectif de la rencontre était multiple:
D’abord partager avec les familles d’acteurs à la base des informations relatives à la tenue d’un séminaire de rentrée des classes à Mbour (du 16 au 18 novembre 2016) regroupant les directeurs Nationaux, les IA, les IEF, sous la présidence du ministre de l’éducation nationale et en présence du secrétaire général du gouvernement au tour du thème «  une gouvernance efficace pour relever les défis », avec comme objectif : «  rendre plus efficace et plus efficiente la gestion du système ».
 Ensuite faire le bilan des contrats de performances et des PAV (plan d’action volontariste) ;  partager les résultats scolaires de 2016 ; Identifier les difficultés dans le pilotage du système ; Analyser les causes de ces  difficultés et la stabilisation des performances attendues  pour 2017 par école et par commune (12 au total) ; Identifier les défis majeurs à relever pour 2017 ;
  En fin,  mettre en place les cadres de concertations, de suivi et du dialogue social Dans sa communication en condensé on peut retenir certaines difficultés majeures qui dépassent le niveau local et qui mériteraient une attention toute particulière pour atteindre les objectifs de développement de l’éducation, à savoir : l’affectation de personnel suffisant, bien formés et motivés ; la diversification de l’offre d’éducation par la création des Daaras modernes et des écoles franco- arabes pour vaincre la résistance culturelle traditionnelle et / ou religieuse ; le remplacement des abris provisoires ; rendre l’environnement scolaire plus attrayant ; l’implantation d’écoles (maternelles, primaires et de collèges de proximités) partout où les besoins se feront sentir.
Pour les défis majeurs à relever dans le département, quatre seront retenus comme prioritaire à savoir :
 1er  défi : le démarrage effectif des cours dès la rentrée avec comme indicateurs de réussite la présence massive des apprenants et des enseignants mais aussi des écoles désherbées et nettoyées et c’est pour cette raison que l’IEF proposera « la perspective d’inscrire le démarrage effectif  des cours  dès la  rentrée prochaine (2017) dans le plan d’action des CGE et des UCGE sous la conduite des Maires » ;
 2ème défi: la Gestion efficace et efficiente des ressources humaines et de la carte scolaire ;
3ème défi : un pilotage pédagogique efficace pour améliorer la qualité par la mise en place d’un dispositif de progression harmonisée au préscolaire, à l’élémentaire et au moyen ; évaluation standardisée à l’élémentaire avec une feuille de route stabilisée avec les collectifs des directeurs d’écoles (CODEC) ; mise en place d’une équipe technique de pilotage des évaluations dirigées par un directeur d’école en l’occurrence monsieur Diarra Issiakha de l’école IMDB ; partage des résultats des évaluations issus des communes et des écoles pour la mise en place d’un dispositif de soutien aux élèves en difficultés ;
école sans latrines
 4ème défi : Apaisement de l’année scolaire  par la création d’un cadre de dialogue fédérant l’ensemble des acteurs pour anticiper sur les cas possibles de perturbations.
Autres éléments soulignés : la mise à temps des fournitures scolaires, partant de l’expression des besoins des écoles avec l’accompagnement des CGE ; l’organisation cette année du grand prix du chef de l’Etat pour l’enseignant et en fin, la mise en place des ressources numériques.
CEM sous abris provisoires
Dans la deuxième partie de la présentation il sera question de la mise en place des cadres de concertation : Départemental, arrondissements et communes, qui seront  des instances de planification, de partage, de suivi,  de capitalisation etc. 
 Recommandations : Il a été retenu de:
A. Formaliser les cadres par des arrêtés : préfectoral, arrondissement et commune
B. - Tenir trois rencontres au moins dans l’année pour le comité départemental et les comités des Arrondissements (début d’année, au milieu de l’année et en fin d’année)
C -  Programmer quatre rencontres au moins par an pour les comités des communes
Il terminera  sa communication en saluant chaleureusement l’engagement et la mobilisation des acteurs à la base et la forte dynamique partenarial qui constituent à ses yeux des atouts à valoriser.
CTP sous abris
A la suite de ces deux présentations,  un débat de très hautes factures s’en suivra  autour des deux présentations de l’IEF  de Bakel. Une synthèse des problèmes, du reste soulignés un peu plus haut peut se résumer ainsi : taux de scolarisation encore faible ; offre d’éducation insuffisante et inadaptée ; environnement scolaire peu favorable ; participation des collectivités locales encore faible. En somme les acteurs demandent l’amélioration de la qualité, l’élargissement de l’accès équitable et la gouvernance transparente et participative dans le pilotage du système.
Les débats prendront fin vers 16 heures.


                                                       
 


































samedi 26 novembre 2016

Rencontre transfrontalière à Kidira pour l'abandon des mutilations génitales féminines.

 La rencontre transfrontalière entre la commune de Diboly au Mali et  la commune de Kidira au Sénégal pour l’harmonisation des politiques inter-Etats pour l’abandon de l’excision, s’est tenue ce jeudi 24 novembre 2016 à 10 heures à l’ hôtel de ville de Kidira sous la présidence de l’adjoint au sous- préfet de l’arrondissement monsieur Mouhamadou Hanne qui avait à ses côtés le 1er adjoint au maire de la ville monsieur Samba Abdoul Diallo et le maire de la commune de Bélé monsieur Seydou KA.
Des Invités de marques comme monsieur Sékhou Soumaré, 1er adjoint au  maire de la commune de Diboly – Mali à la tête d’une forte délégation ; Mr. Mouhamed Basse, consultant ; Mr. Abdoul Aziz Sy, responsable programme Tostan/Sénégal ; Mr Arona Sy coordonnateur du programme dans la zone Est ( Kédougou et Tambacouda), Mme Khady Sy membre du CDPE de Bakel, conférencière du jour ; Mr. Abdou K. Mané, responsable du bureau genre à l’IEF de Bakel et membre du CDPE, des présidentes de GPF, des conseillères municipales, des associations de jeunes et les « Badiènes Gokh » .
Après la  cérémonie protocolaire, le président de séance donnera la parole à Khady Sy pour une présentation sur la situation de l’abandon au Sénégal et voici ce qu’elle en dit ;

Situation de la pratique de l’excision au Sénégal

Arona sy, coordonnateur du programme dans la zone
et Mme khady Sy (CDPE) conférencière du jour
« S’agissant des mutilations génitales féminines dans le monde, plus de 130 millions de filles et de femmes sont des victimes de cette pratique. Chaque année, environ 3 millions de filles dans le monde subissent la pratique. Si cette tendance perdure, environ 86 millions de filles y seront soumises d’ici 2030.
En Afrique, environ 92 millions de femmes et de jeunes filles ont été excisées, parfois dès l’âge de 10 ans. C’est dans les 29 pays du Moyen-Orient et d’Afrique, plus particulièrement en Afrique de l’Ouest que la pratique est la plus répandue.
Au Sénégal, 26% des femmes de 15-49 ans ont déclaré être excisées par comparaison en 2005, cette proportion était de 28%. Cette prévalence cache des disparités régionales et ethniques. En effet, il est établi selon EDS continu 2014 que c’est dans les zones du Nord, du Sud et de l’Est que la proportion des filles âgées de moins de 15 ans est la plus importante avec des taux qui varient entre les régions : Kédougou (36%), Matam (53%), Sédhiou (51%), Tambacounda (42%) et Kolda (46%) et Ziguinchor (32%). Ces chiffres témoignent de l’ampleur du problème et expliquent combien cette pratique constitue un obstacle pour la santé de la jeune fille et une atteinte à ses droits.
Ainsi considérant que ces pratiques peuvent engendrer des problèmes psychologiques et sociaux, et qu’elles sont généralement à l’origine de problèmes de santé lors des accouchements, avec des complications pouvant entrainer la mort de la mère ou celle du nouveau-né, les autorités étatiques, les associations et les ONG ont développé des initiatives et stratégies d’intervention pour promouvoir leur abandon définitif.
C’est dans ce contexte que  le Sénégal a adopté la loi N°99-05 du 29 Janvier 1999, modifiant le Code Pénal et interdisant la pratique des mutilations génitales féminines et de toutes les formes de violences portant atteinte à l’intégrité physique des filles et des femmes. Cette mesure de haute portée politique et juridique a été soutenue au plan institutionnel par les plans d’action 2000-2005 et 2010-2015. NDLR : Dans la pratique cette loi n’est pas ou  est peu appliquée : l’impunité persiste.
Certes le premier plan d’action a permis de développer les capacités communautaires à promouvoir l’abandon de l’excision à travers un vaste mouvement de transformation sociale basée sur la mobilisation communautaire: 4458 sur 5000 communautés pratiquant l’excision ont fait des déclarations publiques d’abandon.
Cependant  malgré les efforts effectués pour l’abandon total de l’excision, ce plan n’a pas donné les résultats escomptés : il existe encore des poches de résistances liées à la religion, à l’influence des émigrés (Mauritanie, Gambie, Guinée Bissau, Guinée Conakry, Mali) et à la persistance de certains détracteurs notamment dans le Nord et dans l’Est du pays.
A cette fin, il a été lancé en 2010, un deuxième plan d’action national pour l’accélération de l’abandon total de l’excision d’ici 2015.
Ce deuxième plan d’action basé sur l’approche Droits Humains mise sur le renforcement des capacités des communautés, et en particulier des femmes et des filles, à promouvoir et sauvegarder leurs propres droits humains.
Le Sénégal en est à son extension jusqu’en 2017 pour améliorer les résultats probants déjà engrangés. Afin de soutenir les efforts des partenaires techniques et financiers ainsi que la société civile dans la promotion de l’abandon de l’excision, l’Etat du Sénégal a inscrit la problématique dans une dynamique multisectorielle. En ce sens, les ministères de la femme, de la famille et de l’enfance, de la santé, de la justice, de la jeunesse et de l’éducation s’organisent au même titre que les organisations de la société civile dans un comité technique national de suivi. Ce comité est administré par le Conseil interministériel présidé par le Premier ministre. Cette volonté politique cadre avec les actions menées au niveau de la base par les ONG comme Tostan, Coseprat, AJS, Foddé, Enda, World vision, etc. afin d’arriver à un changement social. Pour y parvenir  le changement de comportement nécessite que l’accent soit mis sur la sensibilisation, la formation et l’éducation des populations pour accélérer l’abandon de ces pratiques néfastes.

Mettre fin à ces pratiques préjudiciables pour la jeune fille contribueront à accélérer les efforts pour parvenir à un avenir plus sûr, plus sain et plus prospère pour les filles dans le monde entier et plus particulièrement en Afrique et au Sénégal et à l’atteinte des Objectifs de Développement Durables notamment l’objectif 5 visant l’égalité de genre et l’autonomisation des filles et des femmes, dira-t-elle.
Elle martèle en disant l’importance à initier des actions visant la promotion et le respect des droits des filles. Des actions qui ont pour but d’apporter de véritables changements des normes sociales aux fins  de les rendre plus équilibrées et en accord avec les principes d’égalité des sexes.
Selon encore elle, les défis du Sénégal se présentent comme suit :
1/ Vulgariser la loi interdisant l’excision
2/ Renforcer les capacités des médias dans la dissémination de l’information sur les conséquences néfastes
3/ Former les acteurs multisectoriels sur l’approche droits humains, l’argumentaire médical et l’argumentaire juridique
4/ Mutualiser avec les pays de la sous région pour arriver à une stratégie sous régionale de promotion de l’abandon de l’excision » dira- t-elle en conclusion, sous un tonnerre  d’applaudissements.
Après la communication de la partie malienne sur la même question, un résumé de la situation de l’abandon de l’excision dans les deux pays sera fait par le coordonnateur régional et en fin, place sera faite à une large discutions sur les actions à entreprendre pour l’abandon de l’excision au niveau des frontières des deux pays. Parmi les actions phares retenues on peut citer la création d’un comité de lutte transfrontalier entre les deux communes distant de moins  de 1000m qui partagent le même réseau social, mise en place d’un plan d’action commun, tenue de réunions bimestrielles alternées entre les  communes, jumelage des villes, renforcer l’éducation des filles, punir les pratiquantes, etc….
Pour notre part, nous nous souviendrons avec fierté d’avoir participés à cette rencontre organisée par Tostan et ses partenaires (UNFPA/UNICEF) et l’Etat du Sénégal pour la promotion des droits humains à la frontière entre le mali et le Sénégal.


 




moment de prières


le maire de la commune de bélé (blanc), l'adjoint au sous-préfet
 de kidira et le 1er adjoint au maire de kidira


Mme Maguette Niasse comptable à Tostan

partcipantes

photo de famille

La délégation de la communauté malienne 

mercredi 23 novembre 2016

Bakel: Mapaté sy le modèle entrepreneur.

Mapaté(en bleu) recevant la délégation  de ENDA/CACID
venue visiter son établissement

la tribune officielle

mapaté (en gris) parrain des oscars de vacances 2016 de Bakel
 entouré de son ami modibo, de sa femme et de sa soeur



Maaté sy désigné entrepreneur de l’année 2016 à Bakel ? Nous sommes tentés  de  le choisir car il fait partie  des êtres qui ont la faculté de nous émouvoir non pas par leur réussite mais par les tours et détours, les cheminements qui les ont conduit à venir à bout de ce qu’ils ont voulu faire , leur humanité et leur intelligence, bref des personnes qui confirment l’adage selon lequel «Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années ».
Quelqu’un d’exceptionnel qui a retenu notre attention car il est jeune leader, entrepreneur et prestataires de services à Bakel. Nous nous sommes intéressés à lui car véritablement il fait la fierté de son terroir,  des jeunes qui s’identifient à lui mais aussi  par les nombreuses actions qu’il initie   en direction de ceux-ci. Nous sommes allés le voir et de notre entretien est ressorti  le traçage d’un pan de sa vie. Nous vous livrons in extenso son parcours tel qu’il l’a lui-même décrit : Suivons-le !
« En Mars 1993, je suis engagé à Dakar comme vendeur par un Sénégalais qui, revenu de la France avait mis en place une entreprise dénommée GIAS (Groupement Industriel et Agricole du Sénégal) qui s’activait dans le commerce de matériels agricoles et électriques et le transport des bagages des émigrés de la France vers le Sénégal. Je percevais un salaire mensuel de 15.000 F/mois.
En Septembre 1994, il m’affecta à Bakel pour gérer une autre succursale qu’il y’avait installée et qui tardait à prendre de l’envol. Il m’accorda une augmentation de salaire de 5.000 Francs. Je suis arrivé à Bakel un 16 septembre 1994 vers 17 heures.
C’était difficile, très difficile mais il fallait y croire.
Une miche de pain coûtait 80 Frs à l’époque. Le matin j’achetais une miche que je divisais en 02. Je mangeais une partie et gardais soigneusement l’autre qui me servait de petit-déjeuner le lendemain. Mon ambition était de garder la moitié de mon salaire, soit 10.000 Frs/mois. C’est ainsi qu’en 1998 j’ai pu acheter un taxi clando à 600.000 Frs CFA des mains de Abou YALL de la pharmacie du Goye. Mon salaire en ce moment avait évolué à 35.000 Francs CFA après 05 ans de boulot.
C’est avec ce taxi que j’ai pu ouvrir une télé centre à l’hôtel Islam. Avec l’avènement des portables toutes les télés centres avaient fermé leurs portes. Je suis resté avec mon patron jusqu’en 2001 puisqu’il a décidé de rentrer en France pour des problèmes de famille.
C’est ainsi que je suis rentré au village sans jamais baisser les bras. Là, ma situation devenait encore plus difficile.
Avec l’avènement de l’alternance, j’ai introduit une requête auprès du FNPJ pour l’ouverture d’une librairie papeterie à Bakel. Je fais partie de la 1ère génération de jeunes financés par le FNPJ dans la région de Tambacounda avec un montant de 2.500.000 Francs CFA remboursables en 03 ans dont 06 mois de différés. C’était en 2002.
J’ai investi les 2.000.000 Francs CFA pour l’ouverture de la librairie de l’hôtel Islam que j’ai confiée à feu Kalidou BOCOUM et je suis allé fructifier les 500.000 Frs restant. Avec ces 500.000 Frs CFA  j’achetais des pains de singes à Talibadji dans le Boynghel et de la pâte d’arachide que j’allais revendre à Dakar.  

 J’ai d’ailleurs été primé par la mutuelle en charge de gérer les fonds du FNPJ (UNACOIS) dans la région de Tambacounda pour avoir été la seule entreprise à avoir intégralement remboursé ses fonds. Quelques années après, j’ai mis en place une seconde librairie-papeterie à Bakel coura. J’ai cherché tous mes documents administratifs relatifs à l’entreprenariat pour pouvoir gagner des marchés avec l’administration, les collectivités locales, les projets et programmes.
Maintenant nous disposons d’une imprimerie avec une GTO Heidelberg dont la capacité d’impression est de 6.000 pages/heure, une platine Heidelberg et un massicot. C’est des machines performantes qui pèsent chacune 02 tonnes.
Nous confectionnons sur place les registres de gestion de l’administration, des hôpitaux, des projets et programmes, des collectivités locales etc…
 Nous avons installé aussi une machine professionnelle de sérigraphie six (06) couleurs dont la capacité d’impression est de 1.000 tee-shirts par jour. Cette machine peut offrir d’autres services comme l’impression sur les matières en plastique, les enseignes lumineuses, les banderoles en etc…
Notre crédo « la qualité dans les délais ». Notre vision « être la solution de l’intégration (Mali-Mauritanie-Sénégal) dans le domaine des bureautiques et des supports de communication ».
Personnel de l’entreprise :
1.    Mapaté SY Manager Général
2.    Siradji KEBE Infographe – Comptable
3.    Ibrahima CISSE Gérant  librairie Hôtel Islam
4.    Adama DIAKITE Assistant Ibrahima CISSE
5.    Mouhamadou CAMARA dit Papa Gérant Bakel coura
6.    Abdou GUEYE Machiniste imprimerie
7.    Ibrahima BA dit Pape Laré Sérigraphe
8.    Waly CAMARA Assistant sérigraphe
9.    Cheikh KOITE Assistant sérigraphe
10. EL Hadj BAYO Chauffeur
11. Lamine NDIAYE Agent de services
Et une dizaine d’emplois indirects pour le BTP.
L’Entreprise compte des jeunes sérieux, ambitieux mus par le seul souci d’apporter leur pierre à l’édifice. Des jeunes qui ont compris comme moi qu’il est possible de gagner sa vie sans jamais sortir du Sénégal. Le chemin est long et épineux mais à force d’y croire on y parviendra ». 
Voilà retracé  le parcours exceptionnel du jeune entrepreneur qui s’est fait distinguer par son génie créateur et son courage dans le domaine des affaires à Bakel. Il  est déclaré  Entrepreneur de l’année 2016 dans le département  pour sa contribution remarquable et remarquée à l’émergence économique  du Sénégal en général, et de Bakel en particulier, par la création d’emploi et de richesses.  Nous le livrons en exemple à suivre par  les  jeunes générations à fin qu’ils comprennent que le succès se trouve au bout de l’effort comme le disait si bien notre cher (ex) président de la République  à la retraite monsieur Abdoulaye Wade, qui disait, je le  cite : «  Il faut travailler, encore travailler et toujours travailler », fin de citation.  Vous avez compris  « qu’il ne s’agit pas d’être meilleur que d’autres, mais plutôt d’être meilleur que ce que l’on était hier »   et vous êtes en train de le montrer. Bonne continuation camarade.





finale championnat navétane 2016 (hlm vs lionceaux)