L’Inspection de l’Education et
de la Formation (IEF) de Bakel, sous l’égide du Préfet du Département, a tenu
sa journée de rencontre et de partage sur les résultats scolaires ce jeudi 18
aout 2016, à la préfecture.
Ce CDD (comité départemental de
développement), inédit dans les annales de l’éducation de la circonscription, est présidé par le Sous-
Préfet de l’arrondissement de Moudery monsieur Mansour Diallo, représentant
monsieur le Préfet, absent du territoire.
Il avait à ses côtés le
Président du conseil Départemental monsieur Ibrahima Diallo dit Demba Ka, le
secrétaire général de la mairie de la commune de Bakel, monsieur Abdramane BA,
représentant le maire, et le conférencier du jour monsieur Amadou Alhousseynou
Sarr, IEF de Bakel.
A noter la présence de
plusieurs personnalités notamment les
maires des communes de Moudery ( Fousseynou Ndiaye), de Bélé (Seydou KA), de
Ballou ( Koly Sow représentant du maire), de Gabou(Abdourahmane Sy,
représentant du maire) et de Gathiary ( Djeydi Savané).
A noter aussi la présence des
organisations de la société civile (ONG/ Associations parents d’élèves, Réseaux
de femmes, collectifs de chefs d’établissements scolaires, CDJ, Partenaires,
Syndicats).
Cette rencontre trouve sa
justification dans le cadre du Contrat de Performance (CDP) signé entre l’IEF
de Bakel et l ‘IA de Tambacounda, c’est
à dire de partager avec l’ensemble de la communauté éducative et des acteurs du
système, les résultats scolaires comme expressément énoncé dans son plan de
travail annuel (PTA). Cet exercice permettrait au finish de voir les
interventions efficaces, efficientes, pertinentes et durables à faire mener
dans les écoles du Départements « pour permettre aux apprenants
d’être plus performants et booster le seuil de maitrise des disciplines
fondamentales à l’école comme stipulé dans les termes de références (TDR)
inspiré du Programme d’Amélioration de la Qualité de l’Equité et de la
transparence du secteur de l’Education
et de la Formation (PAQUET-EF, adopté par le Gouvernement du Sénégal en 2013)
qui constitue le cadre d’opérationnalisation de la lettre de politique générale
(2013- 2025). A travers la mise en œuvre de ce programme, le Sénégal affiche
son ambition de bâtir « un système d’éducation et de formation équitable,
efficace, efficient conforme aux exigences de développement économique et
social plus engagé dans la prise en charge des exclus et reposant sur une
gouvernance inclusive, une responsabilisation plus accrue des collectivités
locales et des acteurs à la base ».
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le président du conseil départemental |
Avant de donner la parole au
conférencier du jour, le président du
conseil départemental sur invite
du président de séance, dira toute sa satisfaction pour la tenue d’un tel événement qui, selon lui, constitue une
première dans sa circonscription administrative. Après avoir égrené quelques
réalisations dans le secteur, il fera
des promesses de financement pour rendre opérationnel le cadre de concertation
départemental de l’éducation. Il terminera en proposant aux maires présents la
création d’un « Fonds Départemental de l’Education » pour
répondre efficacement à leurs cahiers de charges qui n’est pas uniquement de doter sporadiquement du matériel
didactique ou pédagogique aux écoles relevant de leur circonscription. Une
proposition accueillie avec succès car, pour qui connaît le département, aucun
moyen n’est de trop pour couvrir ce vaste territoire où des écoles sont à plus
de 200 km de l’inspection de l’éducation dans des zones enclavées comme Kénieba
sadatou.
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le représentant du maire de Bakel |
A sa suite le représentant du maire
de la ville de Bakel dira leurs réalisations
(plus de 10 millions injectés dans les écoles chaque année en termes de
dotations en matériels didactiques et pédagogiques, des bourses scolaires,
selon ses dires).
Après ces deux orateurs, parole
sera en fin donnée à monsieur Amadou
Alhousseynou Sarr, IEF de Bakel pour parler des résultats scolaires de
cette année dans tous les ordres d’enseignement. Pendant un tour d’horloge, le conférencier du jour, très en
verve, tiendra son auditoire en haleine sur
les résultats scolaires de cette année par tableaux comparatifs (2015-2016). Nous
noterons tout simplement un bond au CFEE
(47% de réussite contre 26%) et une baisse au BFEM mais aussi de faibles performances dans le secteur de la
formation professionnelle.
Après son exposé de très haute
facture sur l’état des lieux place sera faite sur une large discussion entrecoupée
de pauses- café et de déjeuner, pendant six tours d’horloges.
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IEF de Bakel |
Ces résultats, quoique probant
dans les performances globales réalisées en matières d’éducation sur l’étendue
territoriale, laissent apparaître des malaises
qui traduisent éloquemment quelques disfonctionnements énormes sur les
taux de réussite à l’échelle des écoles.
Par exemple l’école de Moudery1 a réalisé cette année zéro admis au CFFE sur 70
candidats présentés. C’est pourquoi l’IEF dira que « malgré les
moyens considérables consentis dans le cadre du Curriculum de l’Education de
Base, l’impact des intrants sur la qualité des apprentissages est encore faible ». Ce qui est confirmé par
ce constat très dur à avaler selon les mots du maire de Moudery qui n’a pas
manqué de demander à l’IEF de revoir au besoin les copies des élèves de la dite
école devenue, en un laps de temps, le casse-tête qui retient toutes les
attentions et interpelle la conscience individuelle et collective. Que s’est
–il passé à Moudery1 ? Pourquoi et comment une génération d’écolières et
d’écoliers ont sombré ensemble sous le déluge de l’échec à la barbe et au nez des acteurs et des
décideurs ? Quel a été l’impact des PTA et PAV de l’école ? A qui
incombe cette lourde responsabilité ? Quelles sont les mesures idoines à
prendre dans les courts, moyens et longs termes pour que pareils cas ne se reproduisent
plus ? Quelles propositions pour améliorer les seuils de performances à
travers les CAQ (contrats d’amélioration de la qualité des écoles signés avec
l’IEF) déclinés en PTA et PAV (plan
d’action volontariste) ?
Autant de questionnements sortis
des débats et qui recevront des réponses satisfaisantes de la part des
décideurs locaux sur la conduite à tenir pour l’année scolaire 2016-2017.
Le ton est donné :
Mise en place d’un fonds
départemental de l’éducation, Plus de place à la gestion opaque des écoles, harmonisation
des interventions pour plus d’efficacités dans les actions à mener, organisation
de CLD (comité local de développement) dans les 12 communes du département,
fonctionnalité effective et existante des districts scolaires pour d’avantage
rapprocher les écoles et leurs administrations, plus de responsabilités des
collectivités locales dans la gestion de l’éducation, renforcement de la
dynamique partenariale entre le corps enseignant et les comités de gestion des
écoles, organisation à l’échelle communale ou départementale des évaluations
standardisées pour avoir une idée claire du niveau des candidats aux différents
examens et apporter, si nécessaire, des réponses justes aux éventuelles
carences scolaires décelées çà et là. De
mettre les écoles aux normes standards pour permettre un enseignement inclusif
des enfants du milieu, d’appliquer la tolérance
zéro pour les enseignants absentéistes sans raison valables, mettre en œuvre le
« oubitey diang tey » c’est-à-dire un démarrage effectif des cours le
jour même de la rentrée dans toutes les écoles pour remonter la pente des 63% réalisés
sur le quantum horaire qui s’élevait à 900 heures pour cette année. Plus
d’inspection des directeurs d’écoles et des écoles et au besoin demander le
relèvement pur et simple d’entre eux qui ne respecteraient pas le CAQ signé
avec l’IEF ou qui montreraient une carence notoire dans la gestion et le
management des ressources à sa disposition, réintroduire le paiement des heures
supplémentaires pour les enseignants tenants des classes d’examen, paiement qui
peut être pris en charge dans les PAV des écoles. Contraindre les enseignants à
restituer les heures complémentaires occasionnées par des absences irrégulières
et parfois même régulières et en fin adéquation entre les écoles de formation
et les besoins en formation réelles car, il faut le dire, Bakel étant une zone
rurale, on ne comprend pas qu’ aucune des trois écoles
de formation dans le département ne puisse disposer de filières agro- pastorale ce qui est vraiment une
aberration vue la forte demande en ce sens et les réalités du milieu.
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Sous-préfet de Moudery |
Monsieur Mansour Diallo, le président de
séance, après toutes les considérations protocolaires
dont eux seuls détiennent les secrets,
est visiblement satisfait du succès
d’une telle rencontre. Enthousiasmé par toutes les promesses de bonnes
intentions dans la gestion du système à la base, et en parfait connaisseur du système, parlera de
tous les bienfaits capables de transformer qualitativement le visage peu
reluisant du système éducatif à Bakel. En commençant par l’accès équitables,
l’équité, l’inclusion, le respect de la diversité, l’acceptation et la
reddition des comptes qui sont autant de leviers à actionner pour tendre vers
les prairies d’une éducation de qualité pour tous d’ici 2025, selon ses dires. Il
terminera en demandant aux participants de continuer à travailler
main dans la main car, « pour réussir il faut s’ouvrir » dira –il. Sur
ce-il lèvera la séance aux environs de dix-huit heures pour une séance qui avait
débuté un peu plus de dix heures au paravent.