mardi 30 août 2016

Préparation de la fête de la Tabaski : le contre-modèle Sénégalais


La Tabaski encore appelée fête du sacrifice ou Aïd Ul-  Adha ou encore Aïd el Kabîr en Afrique de l’ouest Francophone est héritée du prophète Mohamed (PSL) et mobilise à chaque occasion les musulmans du monde entier. Elle est une fête qui commémore le sacrifice d’Abraham (le Père des croyants). Ce jour donc, tuer un mouton est l’acte sacrificiel attendu de tout musulman qui le peut.
Débarquement d'un chargement de moutons sur
 une des berges du fleuve Sénégal à Bakel sans aucune surveillance
policière









les moutons sont convoyés par cette pirogue
 en provenance de la Mauritanie en face sur la rive droite
Ce qui est important ce jour-là pour le croyant, c’est le sacrifice d’une bête (bélier d’un an ou plus de préférence mais à défaut, on peut choisir selon la graduation retenue à savoir une brebis, une chèvre de 2ans, une vache de 3 ans ou un chameau de 6 ans) après, bien sûr, la prière. Cet acte plein de piété ne comporte que des vertus pour celui  qui l’accomplit selon certaines sources.
Sont exemptés ceux qui sont dépourvus de moyens. Ils peuvent se rattraper dans le temps ou tout simplement surseoir, pour cette période, à accomplir leurs   actes dévotionnels.
Au Sénégal, la Tabaski se prépare et se  passe avec une petite dose de folklore. C’est l’occasion des surenchères entre vendeur et acheteur sans états d’âmes. Chaque vendeur cherche à se faire une fortune en triplant les prix de ses moutons. En général ils réussissent à écouler leurs bêtes au comptant ou à crédit. Aujourd’hui on ne peut plus se payer un bon mouton de Tabaski à moins de 100000f.CFA. Dans certains foirails répertoriés de la capitale Sénégalaise, les prix de certaines  bêtes dépassent les deux millions. Et pourtant l’Etat a subventionné les aliments pour l’entretien des  bestiaux, mis des points d’eaux et de l’électricité pour emmener les vendeurs à se ressaisir c’est-à-dire à moduler leurs prix. Malgré tous ces efforts les moutons restent hors de prix.
Pour leurs parts, l’Etat et le secteur privé effectuent à l’occasion des avances sur salaire plafonnées à cinquante mille francs CFA pour aider les travailleurs. Mais le  problème reste entier car les prix des moutons atteignent toujours des proportions démesurées au Sénégal en pareille occasion. Sans compter les usuriers tapis dans l’ombre et qui guettent les travailleurs disposants d’un bulletin de salaire et en situation de détresse. Ils  sont capables de vendre un mouton valant normalement cent mille francs au comptant à six cents mille francs à crédit et comble de malheur, ils parviennent à faire de nombreuses victimes. C’est ainsi que nos vaillants travailleurs hypothèquent leurs salaires pour de nombreuses années encore car ayant refusés de se conformer aux écrits sur «  les sens  et pratiques relatives à la célébration de la Tabaski ».  Ils se livrent poings et mains liés aux vendeurs et usuriers sans âmes qui nous viennent d’ici et d’ailleurs (pays voisins) à pieds, en voiture ou en pirogue comme si,  le Sénégal  est le seul pays de la sous- région à célébrer cette fête.
Pour la petite histoire, le président de la République d’alors, Abdoulaye Wade, avait en 2000  annulé toutes les dettes contractées par les agents du secteur public au prés de ces usuriers qui avaient finis de mettre la quasi-totalité des agents à terre et ironie du sort, l’administration Sénégalaise à l’époque était paralysée. Pour la bonne et simple raison que ses agents, croulant sous le poids des dettes, passaient le clair du temps à courir derrière la dépense quotidienne (D.Q)au lieu de se rendre à leurs lieux de travail respectifs.
Où allons-nous ? Pourquoi cette frénésie, au Sénégal, à l’approche de la Tabaski ?   Pourquoi ne pas retourner aux sources authentiques sur la manière de célébrer l’aïd el Kabîr ? Pourquoi accepter chaque année d’être l’otage de vendeurs véreux ? Ne sommes-nous pas en train de dévoyer du vrai sens et de la philosophie de la Tabaski ?
 Pourtant nous sommes une minorité aux côtés des autres Etats qui célèbrent la même fête mais pas de la même façon.  Avec l’effervescence des préparatifs de la fête à la sauce Sénégalaise,  tous les esprits sont émotionnés.
Que devrons nous faire maintenant me direz-vous ? La réponse est simple:
 C’est de tout simplement retourner à l’orthodoxie sur les pratiques cultuelles en islam comme nous l’ont enseigné nos érudits et les autres  sources dignes de foi. L’essentiel c’est de gagner des points auprès du seigneur de l’univers en accomplissant ce rituel. Mais pas pour gagner la faveur de nos femmes ou de nos enfants ou encore moins de nos concitoyens. Soyons mesurés dans nos dépenses car, après tout, la vie continue après la Tabaski. Refusons la surenchère et battons-nous pour accomplir ce précepte religieux sans pour autant s’endetter inutilement car ce n’est pas là, le but recherché.
En fin, être prévisionnel. La Tabaski se prépare.  Elle vient irrémédiablement, chaque année, avec une régularité tel un métronome. Donc c’est un événement prévisible. Lorsqu’elle est là, nous devons la gérer, s’en relever et se préparer en conséquence en prévision des autres Tabaski. C’est ce que l’autre appelle la résilience face aux événements prévisibles et imprévisibles.
Pour ma part, refusant de  subir le diktat des « Téfankés ou revendeurs » j’ai décidé de me rendre dans les sites d’élevage en dehors de la ville. Pour atteindre certains villages en pareille période hivernale, il faut traverser  des terrains marécageux  où l’eau peut parfois atteindre  une hauteur de  40 à 50 cm en certains endroits (voir photo). Parfois, il nous fallait abandonner notre moto et continuer le trajet à pieds. L’avantage  est de pouvoir traiter directement avec les véritables éleveurs et éviter ainsi les  innombrables intermédiaires qui ne font que corser les prix déjà exorbitants. Pour la bonne nouvelle, j'ai trouvé à bon prix ce que je suis parti chercher.
BONNE FÊTE A TOUS LES MUSULMANS DU MONDE  ET A L' HUMANITÉ TOUTE ENTIÈRE.




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