vendredi 19 août 2016

Bakel: Reddition des comptes dans le secteur de l'Education

  
L’Inspection de l’Education et de la Formation (IEF) de Bakel, sous l’égide du Préfet du Département, a tenu sa journée de rencontre et de partage sur les résultats scolaires ce jeudi 18 aout 2016, à la préfecture.
Ce CDD (comité départemental de développement), inédit dans les annales de l’éducation de la  circonscription, est présidé par le Sous- Préfet de l’arrondissement de Moudery monsieur Mansour Diallo, représentant monsieur le Préfet, absent du territoire.
Il avait à ses côtés le Président du conseil Départemental monsieur Ibrahima Diallo dit Demba Ka, le secrétaire général de la mairie de la commune de Bakel, monsieur Abdramane BA, représentant le maire, et le conférencier du jour monsieur Amadou Alhousseynou Sarr, IEF de Bakel.
A noter la présence de plusieurs personnalités  notamment les maires des communes de Moudery ( Fousseynou Ndiaye), de Bélé (Seydou KA), de Ballou ( Koly Sow représentant du maire), de Gabou(Abdourahmane Sy, représentant du maire) et de Gathiary ( Djeydi Savané).
A noter aussi la présence des organisations de la société civile (ONG/ Associations parents d’élèves, Réseaux de femmes, collectifs de chefs d’établissements scolaires, CDJ, Partenaires, Syndicats).
Cette rencontre trouve sa justification dans le cadre du Contrat de Performance (CDP) signé entre l’IEF de Bakel  et l ‘IA de Tambacounda, c’est à dire de partager avec l’ensemble de la communauté éducative et des acteurs du système, les résultats scolaires comme expressément énoncé dans son plan de travail annuel (PTA). Cet exercice permettrait au finish de voir les interventions efficaces, efficientes, pertinentes et durables à faire mener dans les écoles du Départements «  pour permettre aux apprenants d’être plus performants et booster le seuil de maitrise des disciplines fondamentales à l’école comme stipulé dans les termes de références (TDR) inspiré du Programme d’Amélioration de la Qualité de l’Equité et de la transparence  du secteur de l’Education et de la Formation (PAQUET-EF, adopté par le Gouvernement du Sénégal en 2013) qui constitue le cadre d’opérationnalisation de la lettre de politique générale (2013- 2025). A travers la mise en œuvre de ce programme, le Sénégal affiche son ambition de bâtir « un système d’éducation et de formation équitable, efficace, efficient conforme aux exigences de développement économique et social plus engagé dans la prise en charge des exclus et reposant sur une gouvernance inclusive, une responsabilisation plus accrue des collectivités locales et des acteurs à la base ».
le président du conseil départemental
Avant de donner la parole au conférencier du jour, le président du conseil départemental sur invite du président de séance, dira toute sa satisfaction pour la tenue d’un tel  événement qui, selon lui, constitue une première dans sa circonscription administrative. Après avoir égrené quelques réalisations dans le secteur,  il fera des promesses de financement pour rendre opérationnel le cadre de concertation départemental de l’éducation. Il terminera en proposant aux maires présents la création d’un «  Fonds Départemental de l’Education » pour répondre efficacement à leurs cahiers de charges qui n’est pas uniquement  de doter sporadiquement du matériel didactique ou pédagogique aux écoles relevant de leur circonscription. Une proposition accueillie avec succès car, pour qui connaît le département, aucun moyen n’est de trop pour couvrir ce vaste territoire où des écoles sont à plus de 200 km de l’inspection de l’éducation dans des zones enclavées comme Kénieba sadatou.
le représentant du maire de Bakel
A sa suite le représentant du maire de la ville de Bakel dira leurs réalisations  (plus de 10 millions injectés dans les écoles chaque année en termes de dotations en matériels didactiques et pédagogiques, des bourses scolaires, selon ses dires).
Après ces deux orateurs, parole sera en fin donnée à monsieur Amadou Alhousseynou Sarr, IEF de Bakel pour parler des résultats scolaires de cette année dans tous les ordres d’enseignement. Pendant un tour d’horloge, le conférencier du jour, très en verve, tiendra  son auditoire en haleine sur les résultats scolaires de cette année  par tableaux comparatifs (2015-2016). Nous noterons tout simplement un bond  au CFEE (47% de réussite contre 26%) et une baisse au BFEM mais aussi de  faibles performances dans le secteur de la formation professionnelle.
Après son exposé de très haute facture sur l’état des lieux place sera faite sur une large discussion entrecoupée de pauses- café et de déjeuner, pendant six tours  d’horloges.
IEF de Bakel
Ces résultats, quoique probant dans les performances globales réalisées en matières d’éducation sur l’étendue territoriale, laissent apparaître des malaises  qui traduisent éloquemment quelques disfonctionnements énormes sur les taux de réussite à l’échelle des  écoles. Par exemple l’école de Moudery1 a réalisé cette année zéro admis au CFFE sur 70 candidats présentés. C’est pourquoi l’IEF dira que «  malgré les moyens considérables consentis dans le cadre du Curriculum de l’Education de Base, l’impact des intrants sur la qualité des apprentissages est  encore faible ». Ce qui est confirmé par ce constat très dur à avaler selon les mots du maire de Moudery qui n’a pas manqué de demander à l’IEF de revoir au besoin les copies des élèves de la dite école devenue, en un laps de temps, le casse-tête qui retient toutes les attentions et interpelle la conscience individuelle et collective. Que s’est –il passé à Moudery1 ? Pourquoi et comment une génération d’écolières et d’écoliers ont sombré ensemble sous le déluge de l’échec à la  barbe et au nez des acteurs et des décideurs ? Quel a été l’impact des PTA et PAV de l’école ? A qui incombe cette lourde responsabilité ? Quelles sont les mesures idoines à prendre dans les courts, moyens et longs termes pour que pareils cas ne se reproduisent plus ? Quelles propositions pour améliorer les seuils de performances à travers les CAQ (contrats d’amélioration de la qualité des écoles signés avec l’IEF) déclinés en PTA  et PAV (plan d’action volontariste) ?
Autant de questionnements sortis des débats et  qui recevront  des réponses satisfaisantes de la part des décideurs locaux sur la conduite à tenir pour l’année scolaire 2016-2017.
Le ton est donné :
Mise en place d’un fonds départemental de l’éducation, Plus de place à la gestion opaque des écoles, harmonisation des interventions pour plus d’efficacités dans les actions à mener, organisation de CLD (comité local de développement) dans les 12 communes du département, fonctionnalité effective et existante des districts scolaires pour d’avantage rapprocher les écoles et leurs administrations, plus de responsabilités des collectivités locales dans la gestion de l’éducation, renforcement de la dynamique partenariale entre le corps enseignant et les comités de gestion des écoles, organisation à l’échelle communale ou départementale des évaluations standardisées pour avoir une idée claire du niveau des candidats aux différents examens et apporter, si nécessaire, des réponses justes aux éventuelles carences scolaires décelées çà et là.  De mettre les écoles aux normes standards pour permettre un enseignement inclusif des enfants du milieu,  d’appliquer la tolérance zéro pour les enseignants absentéistes sans raison valables, mettre en œuvre le « oubitey diang tey » c’est-à-dire un démarrage effectif des cours le jour même de la rentrée dans toutes les écoles pour remonter la pente des 63% réalisés sur le quantum horaire qui s’élevait à 900 heures pour cette année. Plus d’inspection des directeurs d’écoles et des écoles et au besoin demander le relèvement pur et simple d’entre eux qui ne respecteraient pas le CAQ signé avec l’IEF ou qui montreraient une carence notoire dans la gestion et le management des ressources à sa disposition, réintroduire le paiement des heures supplémentaires pour les enseignants tenants des classes d’examen, paiement qui peut être pris en charge dans les PAV des écoles. Contraindre les enseignants à restituer les heures complémentaires occasionnées par des absences irrégulières et parfois même régulières et en fin adéquation entre les écoles de formation et les besoins en formation réelles car, il faut le dire, Bakel étant une zone rurale, on ne comprend pas qu’ aucune des trois  écoles  de formation dans le département ne  puisse disposer de filières  agro- pastorale ce qui est vraiment une aberration vue la forte demande en ce sens et les réalités du milieu.
Sous-préfet de Moudery
 Monsieur Mansour Diallo, le président de séance, après toutes les considérations  protocolaires  dont eux seuls détiennent  les secrets, est visiblement satisfait du succès  d’une telle rencontre. Enthousiasmé par toutes les promesses de bonnes intentions dans la gestion du système à la base, et  en parfait connaisseur du système, parlera de tous les bienfaits capables de transformer qualitativement le visage peu reluisant du système éducatif à Bakel. En commençant par l’accès équitables, l’équité, l’inclusion, le respect de la diversité, l’acceptation et la reddition des comptes qui sont autant de leviers à actionner pour tendre vers les prairies d’une éducation de qualité pour tous d’ici 2025, selon ses dires. Il  terminera en demandant  aux participants de continuer à travailler main dans la main car, « pour réussir il faut s’ouvrir » dira –il. Sur ce-il lèvera la séance aux environs de dix-huit heures pour une séance qui avait débuté un peu plus de dix heures au paravent. 
















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