samedi 26 novembre 2016

Rencontre transfrontalière à Kidira pour l'abandon des mutilations génitales féminines.

 La rencontre transfrontalière entre la commune de Diboly au Mali et  la commune de Kidira au Sénégal pour l’harmonisation des politiques inter-Etats pour l’abandon de l’excision, s’est tenue ce jeudi 24 novembre 2016 à 10 heures à l’ hôtel de ville de Kidira sous la présidence de l’adjoint au sous- préfet de l’arrondissement monsieur Mouhamadou Hanne qui avait à ses côtés le 1er adjoint au maire de la ville monsieur Samba Abdoul Diallo et le maire de la commune de Bélé monsieur Seydou KA.
Des Invités de marques comme monsieur Sékhou Soumaré, 1er adjoint au  maire de la commune de Diboly – Mali à la tête d’une forte délégation ; Mr. Mouhamed Basse, consultant ; Mr. Abdoul Aziz Sy, responsable programme Tostan/Sénégal ; Mr Arona Sy coordonnateur du programme dans la zone Est ( Kédougou et Tambacouda), Mme Khady Sy membre du CDPE de Bakel, conférencière du jour ; Mr. Abdou K. Mané, responsable du bureau genre à l’IEF de Bakel et membre du CDPE, des présidentes de GPF, des conseillères municipales, des associations de jeunes et les « Badiènes Gokh » .
Après la  cérémonie protocolaire, le président de séance donnera la parole à Khady Sy pour une présentation sur la situation de l’abandon au Sénégal et voici ce qu’elle en dit ;

Situation de la pratique de l’excision au Sénégal

Arona sy, coordonnateur du programme dans la zone
et Mme khady Sy (CDPE) conférencière du jour
« S’agissant des mutilations génitales féminines dans le monde, plus de 130 millions de filles et de femmes sont des victimes de cette pratique. Chaque année, environ 3 millions de filles dans le monde subissent la pratique. Si cette tendance perdure, environ 86 millions de filles y seront soumises d’ici 2030.
En Afrique, environ 92 millions de femmes et de jeunes filles ont été excisées, parfois dès l’âge de 10 ans. C’est dans les 29 pays du Moyen-Orient et d’Afrique, plus particulièrement en Afrique de l’Ouest que la pratique est la plus répandue.
Au Sénégal, 26% des femmes de 15-49 ans ont déclaré être excisées par comparaison en 2005, cette proportion était de 28%. Cette prévalence cache des disparités régionales et ethniques. En effet, il est établi selon EDS continu 2014 que c’est dans les zones du Nord, du Sud et de l’Est que la proportion des filles âgées de moins de 15 ans est la plus importante avec des taux qui varient entre les régions : Kédougou (36%), Matam (53%), Sédhiou (51%), Tambacounda (42%) et Kolda (46%) et Ziguinchor (32%). Ces chiffres témoignent de l’ampleur du problème et expliquent combien cette pratique constitue un obstacle pour la santé de la jeune fille et une atteinte à ses droits.
Ainsi considérant que ces pratiques peuvent engendrer des problèmes psychologiques et sociaux, et qu’elles sont généralement à l’origine de problèmes de santé lors des accouchements, avec des complications pouvant entrainer la mort de la mère ou celle du nouveau-né, les autorités étatiques, les associations et les ONG ont développé des initiatives et stratégies d’intervention pour promouvoir leur abandon définitif.
C’est dans ce contexte que  le Sénégal a adopté la loi N°99-05 du 29 Janvier 1999, modifiant le Code Pénal et interdisant la pratique des mutilations génitales féminines et de toutes les formes de violences portant atteinte à l’intégrité physique des filles et des femmes. Cette mesure de haute portée politique et juridique a été soutenue au plan institutionnel par les plans d’action 2000-2005 et 2010-2015. NDLR : Dans la pratique cette loi n’est pas ou  est peu appliquée : l’impunité persiste.
Certes le premier plan d’action a permis de développer les capacités communautaires à promouvoir l’abandon de l’excision à travers un vaste mouvement de transformation sociale basée sur la mobilisation communautaire: 4458 sur 5000 communautés pratiquant l’excision ont fait des déclarations publiques d’abandon.
Cependant  malgré les efforts effectués pour l’abandon total de l’excision, ce plan n’a pas donné les résultats escomptés : il existe encore des poches de résistances liées à la religion, à l’influence des émigrés (Mauritanie, Gambie, Guinée Bissau, Guinée Conakry, Mali) et à la persistance de certains détracteurs notamment dans le Nord et dans l’Est du pays.
A cette fin, il a été lancé en 2010, un deuxième plan d’action national pour l’accélération de l’abandon total de l’excision d’ici 2015.
Ce deuxième plan d’action basé sur l’approche Droits Humains mise sur le renforcement des capacités des communautés, et en particulier des femmes et des filles, à promouvoir et sauvegarder leurs propres droits humains.
Le Sénégal en est à son extension jusqu’en 2017 pour améliorer les résultats probants déjà engrangés. Afin de soutenir les efforts des partenaires techniques et financiers ainsi que la société civile dans la promotion de l’abandon de l’excision, l’Etat du Sénégal a inscrit la problématique dans une dynamique multisectorielle. En ce sens, les ministères de la femme, de la famille et de l’enfance, de la santé, de la justice, de la jeunesse et de l’éducation s’organisent au même titre que les organisations de la société civile dans un comité technique national de suivi. Ce comité est administré par le Conseil interministériel présidé par le Premier ministre. Cette volonté politique cadre avec les actions menées au niveau de la base par les ONG comme Tostan, Coseprat, AJS, Foddé, Enda, World vision, etc. afin d’arriver à un changement social. Pour y parvenir  le changement de comportement nécessite que l’accent soit mis sur la sensibilisation, la formation et l’éducation des populations pour accélérer l’abandon de ces pratiques néfastes.

Mettre fin à ces pratiques préjudiciables pour la jeune fille contribueront à accélérer les efforts pour parvenir à un avenir plus sûr, plus sain et plus prospère pour les filles dans le monde entier et plus particulièrement en Afrique et au Sénégal et à l’atteinte des Objectifs de Développement Durables notamment l’objectif 5 visant l’égalité de genre et l’autonomisation des filles et des femmes, dira-t-elle.
Elle martèle en disant l’importance à initier des actions visant la promotion et le respect des droits des filles. Des actions qui ont pour but d’apporter de véritables changements des normes sociales aux fins  de les rendre plus équilibrées et en accord avec les principes d’égalité des sexes.
Selon encore elle, les défis du Sénégal se présentent comme suit :
1/ Vulgariser la loi interdisant l’excision
2/ Renforcer les capacités des médias dans la dissémination de l’information sur les conséquences néfastes
3/ Former les acteurs multisectoriels sur l’approche droits humains, l’argumentaire médical et l’argumentaire juridique
4/ Mutualiser avec les pays de la sous région pour arriver à une stratégie sous régionale de promotion de l’abandon de l’excision » dira- t-elle en conclusion, sous un tonnerre  d’applaudissements.
Après la communication de la partie malienne sur la même question, un résumé de la situation de l’abandon de l’excision dans les deux pays sera fait par le coordonnateur régional et en fin, place sera faite à une large discutions sur les actions à entreprendre pour l’abandon de l’excision au niveau des frontières des deux pays. Parmi les actions phares retenues on peut citer la création d’un comité de lutte transfrontalier entre les deux communes distant de moins  de 1000m qui partagent le même réseau social, mise en place d’un plan d’action commun, tenue de réunions bimestrielles alternées entre les  communes, jumelage des villes, renforcer l’éducation des filles, punir les pratiquantes, etc….
Pour notre part, nous nous souviendrons avec fierté d’avoir participés à cette rencontre organisée par Tostan et ses partenaires (UNFPA/UNICEF) et l’Etat du Sénégal pour la promotion des droits humains à la frontière entre le mali et le Sénégal.


 




moment de prières


le maire de la commune de bélé (blanc), l'adjoint au sous-préfet
 de kidira et le 1er adjoint au maire de kidira


Mme Maguette Niasse comptable à Tostan

partcipantes

photo de famille

La délégation de la communauté malienne 

mercredi 23 novembre 2016

Bakel: Mapaté sy le modèle entrepreneur.

Mapaté(en bleu) recevant la délégation  de ENDA/CACID
venue visiter son établissement

la tribune officielle

mapaté (en gris) parrain des oscars de vacances 2016 de Bakel
 entouré de son ami modibo, de sa femme et de sa soeur



Maaté sy désigné entrepreneur de l’année 2016 à Bakel ? Nous sommes tentés  de  le choisir car il fait partie  des êtres qui ont la faculté de nous émouvoir non pas par leur réussite mais par les tours et détours, les cheminements qui les ont conduit à venir à bout de ce qu’ils ont voulu faire , leur humanité et leur intelligence, bref des personnes qui confirment l’adage selon lequel «Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années ».
Quelqu’un d’exceptionnel qui a retenu notre attention car il est jeune leader, entrepreneur et prestataires de services à Bakel. Nous nous sommes intéressés à lui car véritablement il fait la fierté de son terroir,  des jeunes qui s’identifient à lui mais aussi  par les nombreuses actions qu’il initie   en direction de ceux-ci. Nous sommes allés le voir et de notre entretien est ressorti  le traçage d’un pan de sa vie. Nous vous livrons in extenso son parcours tel qu’il l’a lui-même décrit : Suivons-le !
« En Mars 1993, je suis engagé à Dakar comme vendeur par un Sénégalais qui, revenu de la France avait mis en place une entreprise dénommée GIAS (Groupement Industriel et Agricole du Sénégal) qui s’activait dans le commerce de matériels agricoles et électriques et le transport des bagages des émigrés de la France vers le Sénégal. Je percevais un salaire mensuel de 15.000 F/mois.
En Septembre 1994, il m’affecta à Bakel pour gérer une autre succursale qu’il y’avait installée et qui tardait à prendre de l’envol. Il m’accorda une augmentation de salaire de 5.000 Francs. Je suis arrivé à Bakel un 16 septembre 1994 vers 17 heures.
C’était difficile, très difficile mais il fallait y croire.
Une miche de pain coûtait 80 Frs à l’époque. Le matin j’achetais une miche que je divisais en 02. Je mangeais une partie et gardais soigneusement l’autre qui me servait de petit-déjeuner le lendemain. Mon ambition était de garder la moitié de mon salaire, soit 10.000 Frs/mois. C’est ainsi qu’en 1998 j’ai pu acheter un taxi clando à 600.000 Frs CFA des mains de Abou YALL de la pharmacie du Goye. Mon salaire en ce moment avait évolué à 35.000 Francs CFA après 05 ans de boulot.
C’est avec ce taxi que j’ai pu ouvrir une télé centre à l’hôtel Islam. Avec l’avènement des portables toutes les télés centres avaient fermé leurs portes. Je suis resté avec mon patron jusqu’en 2001 puisqu’il a décidé de rentrer en France pour des problèmes de famille.
C’est ainsi que je suis rentré au village sans jamais baisser les bras. Là, ma situation devenait encore plus difficile.
Avec l’avènement de l’alternance, j’ai introduit une requête auprès du FNPJ pour l’ouverture d’une librairie papeterie à Bakel. Je fais partie de la 1ère génération de jeunes financés par le FNPJ dans la région de Tambacounda avec un montant de 2.500.000 Francs CFA remboursables en 03 ans dont 06 mois de différés. C’était en 2002.
J’ai investi les 2.000.000 Francs CFA pour l’ouverture de la librairie de l’hôtel Islam que j’ai confiée à feu Kalidou BOCOUM et je suis allé fructifier les 500.000 Frs restant. Avec ces 500.000 Frs CFA  j’achetais des pains de singes à Talibadji dans le Boynghel et de la pâte d’arachide que j’allais revendre à Dakar.  

 J’ai d’ailleurs été primé par la mutuelle en charge de gérer les fonds du FNPJ (UNACOIS) dans la région de Tambacounda pour avoir été la seule entreprise à avoir intégralement remboursé ses fonds. Quelques années après, j’ai mis en place une seconde librairie-papeterie à Bakel coura. J’ai cherché tous mes documents administratifs relatifs à l’entreprenariat pour pouvoir gagner des marchés avec l’administration, les collectivités locales, les projets et programmes.
Maintenant nous disposons d’une imprimerie avec une GTO Heidelberg dont la capacité d’impression est de 6.000 pages/heure, une platine Heidelberg et un massicot. C’est des machines performantes qui pèsent chacune 02 tonnes.
Nous confectionnons sur place les registres de gestion de l’administration, des hôpitaux, des projets et programmes, des collectivités locales etc…
 Nous avons installé aussi une machine professionnelle de sérigraphie six (06) couleurs dont la capacité d’impression est de 1.000 tee-shirts par jour. Cette machine peut offrir d’autres services comme l’impression sur les matières en plastique, les enseignes lumineuses, les banderoles en etc…
Notre crédo « la qualité dans les délais ». Notre vision « être la solution de l’intégration (Mali-Mauritanie-Sénégal) dans le domaine des bureautiques et des supports de communication ».
Personnel de l’entreprise :
1.    Mapaté SY Manager Général
2.    Siradji KEBE Infographe – Comptable
3.    Ibrahima CISSE Gérant  librairie Hôtel Islam
4.    Adama DIAKITE Assistant Ibrahima CISSE
5.    Mouhamadou CAMARA dit Papa Gérant Bakel coura
6.    Abdou GUEYE Machiniste imprimerie
7.    Ibrahima BA dit Pape Laré Sérigraphe
8.    Waly CAMARA Assistant sérigraphe
9.    Cheikh KOITE Assistant sérigraphe
10. EL Hadj BAYO Chauffeur
11. Lamine NDIAYE Agent de services
Et une dizaine d’emplois indirects pour le BTP.
L’Entreprise compte des jeunes sérieux, ambitieux mus par le seul souci d’apporter leur pierre à l’édifice. Des jeunes qui ont compris comme moi qu’il est possible de gagner sa vie sans jamais sortir du Sénégal. Le chemin est long et épineux mais à force d’y croire on y parviendra ». 
Voilà retracé  le parcours exceptionnel du jeune entrepreneur qui s’est fait distinguer par son génie créateur et son courage dans le domaine des affaires à Bakel. Il  est déclaré  Entrepreneur de l’année 2016 dans le département  pour sa contribution remarquable et remarquée à l’émergence économique  du Sénégal en général, et de Bakel en particulier, par la création d’emploi et de richesses.  Nous le livrons en exemple à suivre par  les  jeunes générations à fin qu’ils comprennent que le succès se trouve au bout de l’effort comme le disait si bien notre cher (ex) président de la République  à la retraite monsieur Abdoulaye Wade, qui disait, je le  cite : «  Il faut travailler, encore travailler et toujours travailler », fin de citation.  Vous avez compris  « qu’il ne s’agit pas d’être meilleur que d’autres, mais plutôt d’être meilleur que ce que l’on était hier »   et vous êtes en train de le montrer. Bonne continuation camarade.





finale championnat navétane 2016 (hlm vs lionceaux)

mardi 8 novembre 2016

Bakel:Rencontre inter villageoise à Tourimé pour l'abandon de l'excision.

Le village de Tourimé, dans la commune de MOUDERY , a été choisi par l’ONG TOSTAN pour abriter la grande rencontre inter villageoise pour l’abandon de l’excision dans le département de Bakel, ce lundi 7 novembre 2016 à partir de 10 heures, heure locale.
Beaucoup de représentants des villages ciblés ont fait le déplacement pour participer à cette rencontre qui est une première dans le département et qui prépare dans les jours à venir la rencontre inter-Etats (Mali- Mauritanie-Sénégal) pour l’abandon de l’excision dans ces pays.
Sous la présidence du chef de village de Tourimé, les populations, surtout les femmes, ont montré une fois de plus  leurs volontés à abandonner l’excision en répondant aux questions  portant sur l’excision mais aussi dans leurs participations aux travaux d’ateliers sur leurs vécues de femmes excisées.
Dans leurs réponses on peut lire, sur les différentes productions,  les problèmes soulevés par cette pratique :
-          Saignement abondants à la suite des lésions,
-          Lésions des organes secondaires tels que l’urètre, la vessie, le rectum,
-          Douleurs aigues ou chroniques,
-          Infections,
-          Douleurs au cours des rapports sexuels à cause des cicatrices ou de l’étroitesse du vagin, cicatrices disgracieuses à type de chéloïdes,
-          Complications au cours de l’accouchement,
-          Mort du nouveau-né par traumatisme
-          Difficultés à concevoir une grossesse à la suite des infections,
-          Décès  soit par mort subite ou secondaires à une évolution défavorable des complications…
Voici en gros répertorié  les conséquences fâcheuses que rencontrent  souvent   les filles ou femmes victimes de l’excision/ mutilation génitale selon les synthèses des travaux.
Les organisateurs de la rencontre s’emploieront  à leur tour, par des arguments médicaux et religieux, à montrer  aux participants  que l’écrasante majorité des oulémas est favorable à l’éradication de ce phénomène et l’ont clairement  exprimé à travers  des résolutions, des fatwas issus de colloque, des conférences internationales, des réunions et rencontre diverses, des articles de journaux, de scientifiques et d’érudits, des fatwas d’Al Azhar et d’autres temples du savoir, leur désaccord avec mes défenseurs de l’excision. Ils enfonceront les clous en rappelant la loi sur l’interdiction de pratiquer l’excision sur le territoire National.
Les participants ont réaffirmé leur volonté d’œuvrer à l’abandon de l’excision et se donnent rendez- vous à Kidira pour participer à la rencontre inter-Etats  pour l’abandon de l’excision prévue à Kidira dans un avenir très  proche.





le chef du village en compagnie de Mr DIOP du développement social (en bleu)







Bakel: Campagne de sensibilisation pour l'abandon total de l'excision par l'ONG TOSTAN


Les équipes de sensibilisation  (02) Tostan de Bakel ont  sillonné le Département de mai à  octobre 2016 dans le cadre de ses missions de sensibilisation et de plaidoyer en faveur de l’abandon total  de l’excision et des mariages forcés et de la promotion des droits humains.
Le groupe 1 dirigé par madame Ndèye Anta Diouf est composé des sieurs Abdou Khadre Mané (éducation / bureau genre IEF), Saliou Diop (Chef service Action sociale), de Mme Fatimata Diarra ( poste de santé urbain)  et de Mamadou Diop BA (Chef service jeunesse).
 Une soixantaine de villages sélectionnés pour leur réticence à l'abandon total de l'excision seront visités de manières itératives. Ce pendant, quelques villages et quartiers  semblent encore réticents malgré les nombreuses interventions effectuées par nos équipes. Ils sembleraient que l’argumentaire basé sur des aspects   religieux et socio- culturel n’a pas fini de perdre son poids face à l'argumentaire médical,  à la menace judiciaire et à l'avis des savants musulmans défavorables à l'excision.

Par exemple à diboly, comme partout ailleurs, des hommes défendent encore ces pratiques car ils prétendent que c’est un devoir religieux d’exciser les femmes. A la fin ils signent la déclaration de principe sans y croire.  A Namandry, le chef du village monsieur Abdoulaye Amadou Diao nous a affirmé que depuis notre dernier passage dans son village il n’a plus entendu des histoires liées à ces pratiques. Mais il ne peut donner aucune assurance que son village a complètement abandonné ces pratiques. Il finira par nous réaffirmer son engagement à dénoncer tout contrevenant à la décision étatique.  Voici en gros le bilan des tournées. Aujourd’hui il est clair que les actions futures pour éradiquer complètement le fléau passeront nécessairement par les guides religieux qui passent leurs temps à prendre le contre-pied de l’administration ce qui rend les choses impossibles. Il est temps qu’ils parlent le même langage devant des populations ignorantes qui les suivent aveuglément sans sourciller au grand dam des filles qui continuent à souffrir dans leurs  chaires ces pratiques barbares qui n’ont aucun fondement religieux si non avilir la femme. 
des enfants sans actes d'état-civils
Ces enfants qui sont sur cette photo   ne fréquentent aucune école. Quelle  éducation donc pour cette génération future née sans même être inscrite sur les registres de l’état- civil ? L’autre combat est  d’exiger le respect des droits de tous ces enfants par l’état qui a obligation de faire éduquer ces enfants dont leurs parents n’en n’ ont cure.
Cependant, il faut quand même noter des avancées significatives par rapport au changement d’avis sur l’excision suite aux campagnes de sensibilisation faites par TOSTAN et son partenaire financier l'UNFPA qui sont  félicités par l’état du Sénégal. Rendez- vous est donc pris le 7 novembre 2016 à partir de 10 heures dans le village de Tourimé choisi pour abriter la grande rencontre inter villageoise pour l'abandon total de l'excision et du respect des droits humains.




des enfants non scolarisés








le village de Gourel Daw



sur la route de Namandry

dans le village de Diboly Sénégal

avec le délégué du quartier de liberté à kidira

chez le chef de village de Sinthiou Dioyé

village de Namandry

femmes au travail

Des enfants sans avenir




équipe de sensibilisation


repos pour se restaurer

dimanche 6 novembre 2016

Bakel: Les Imams soutiennent l'abandon de l'excision.



Les IMAMS du département ont-ils apporté leurs adhésions à la politique étatique en matière de mutilations génitales féminines ? On pourrait le croire tant ils ont apporté leurs contributions constructives à l’atelier de partages et d’échanges organisé par le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance en partenariat avec l’UNICEF et l’UNFPA sur l’argumentaire islamique et médical pour l’abandon de l’excision au Sénégal.
Deux jours Durant (4 et 5 novembre 2016 à la salle de conférence de la Mairie de Bakel), sous la présidence effective du Préfet monsieur Mamadou Mbaye, qui avait à ses côtés le 1er adjoint au Maire de la commune monsieur Tahirou Diakité et du représentant du ministère monsieur Mamadou NDOYE qui est accompagné de monsieur Ousmane Niang membre du Réseau Islam et Population, étudiant à Caire, des panels de très hautes factures animés par des experts devant un auditoire représentatif  sur la Définition et formes d’excision, Etats des lieux sur l’excision au Sénégal, Points de vue des experts médicaux, Position de l’Islam sur l’excision .
Ces  points sus indiqués, après les présentations des experts médicaux avec des images chocs à l’appui et ceux du réseau islamique apportant des arguments religieux tirés de  versets coraniques, seront débattus avec l’ensemble des participants. On avait aux côtés des Imams la société civile, l’organisation faitière des femmes, le développement communautaire, le développement social, l’éducation, le conseil communal de la jeunesse, les communicateurs traditionnels, le service de la jeunesse, le centre conseil ado, le district sanitaire…
Au terme des travaux les imams ont clairement exprimé leurs accords en ces termes dans un communiqué final : « dès lors que l’excision n’est pas une recommandation explicite du coran et que certains hadiths invoqués pour la justifier souffrent d’une authenticité absolue et que les médecins considèrent qu’elle comporte des conséquences médicales considérables et très grave, elle doit être prohibée. »
Ils poursuivent en affirmant qu’en Islam « quand une pratique ne revêt pas un caractère obligatoire ou ne relève pas d’une Sunna reconnue et acceptée par tous, lorsque dans l’ordonnancement juridique, elle n’appartient pas à cette classification et que par ailleurs, elle comporte des conséquences médicales qui peuvent mettre en danger la santé de l’individu, il est fortement recommandé qu’elle soit interdite ».
En résumé, ils sont convenus qu’aucun texte n’existe qui puisse servir de base à la pratique de l’excision pour des raisons de purification ou de reconnaissance sociale. Par conséquent il est de leurs devoirs d’aider à éveiller les consciences encore dans les ténèbres pour les aider à accéder à la vérité universelle sur ces pratiques qui portent atteintes à l’intégrité physique et psychologique en plus des violences qu’elles  exercent  sur  les victimes et la violation des droits humains qu’elles engendrent. Nous osons simplement espérer que ce ne sera  pas une déclaration de plus. Il faut des actes car malgré la loi promulguée depuis 2005 sur l’interdiction de la pratique de l’excision sur toute l’étendue du territoire National force est de constater que les femmes dans certaines zones continuent de perpétuer ces pratiques sous les yeux complices de certains Imams et des époux qui rechignent à se conformer à la loi arguant des justifications fallacieuses tirées de pratiques traditionnelles, de conventions sociales vieilles de plus de 2000 ans.
Mais ce qui est fondamental dans ces moments de partages et d’échanges entre experts et société civile c’était de savoir le statut de cette pratique dans la religion et c’est chose faite. A bon entendeur.   






Bakel: le PAEF PLUS apporte un PLUS à l' Education des Filles.


L’Inspection de l’Education et de la Formation de Bakel (IEF) a procédé ce samedi 5 novembre 2016 à 10 heures, dans ses locaux,  à la distribution de fournitures scolaires offertes gracieusement par le PAEF PLUS (Programme d’Appui à l’Education des Filles). Cette activité entre en droite ligne dans le plan d’action consolidé du PAEF PLUS conçu par les Bureaux Partenariat Communication Genre des IEF et l’IA (Inspection d’Académie) de la région de Tambacounda sur financement de l’USAID.
Quatre domaines seront ciblés par  les bureaux de  l’Académie :
1er domaine : ACCES ET MAINTIENS DES FILLES, ici il s’agira de mener des campagnes de sensibilisation sur les dangers des mariages et grossesses précoces, et  la remise de  50 kits scolaires  à des filles issues de milieux défavorisés dans l’optique de les  maintenir  à l’école avec des conditions améliorées.
2ème domaine : AMELIORATION DES RENDEMENTS SCOLAIRES, aujourd’hui 60 filles en difficultés (élémentaires et secondaires) bénéficient d’encadrement pour améliorer leur performance.
3ème domaine : COMMUNICATION SUR LA PROMOTION DE L’EDUCATION DES FILLES, des campagnes de sensibilisation sont menées sur les obstacles à la réussite des filles par l’organisation de fora, d’émission radio, des sketchs etc…
4ème domaine : en fin, a trait à la gestion des Bureaux Partenariat Communication Genre des IEF et de L’IA dont les responsables ont reçu  chacun  un ordinateur portable, bénéficié de formations pour l’acquisition de connaissances et de compétences en matière de GENRE et un appui financier pour aider au fonctionnement des bureaux avec  un cahier de charge qui se résume à des recommandations formulées par le groupe de travail pour rendre compte au bailleur sur  les activités menées par chaque BPCG des  IEF.
L’IEF de Bakel, fidèle à sa feuille de route a réalisé  globalement son plan d’action qui sera couronné par la remise des kits scolaires aux filles choisies sur la base de critères tenant aussi compte des performances antérieures de l’élève.
L’activité, présidé par l’IEF monsieur Amadou Alhousseynou Sarr, a enregistré une présence massive des populations. On peut noter la présence du secrétaire général de l’IEF monsieur Mballo, les présences des inspecteurs chefs de District, des directeurs et chefs d’établissements, des membres du bureau genre de l’IEF, du président de l’union départementale des parents d’élève monsieur Moussa Coulibaly, de la présidente du réseau départementale des femmes enseignantes madame Safiétou Diallo, de monsieur Sadio Keita, secrétaire élu au conseil départemental et de nombreux parents d’élève qui ont fait le déplacement pour non seulement  soutenir leurs filles mais dire merci au PAEF PLUS qui est venu leur apporter un PLUS.

A la fin de la cérémonie protocolaire,  de sensibilisation sur le maintien des filles à l’école et  de remise des kits aux 50 filles retenues par le comité de gestion du programme,  un joli cocktail mettra fin à l’activité et rendez-vous est pris avec les heureuses bénéficiaires car un système de suivi est  mis en place par l’IEF pour suivre leurs   cursus scolaires.