mercredi 8 février 2017

Le CFP DE BAKEL, UNE RÉPONSE A L'AUTO- EMPLOI DES JEUNES?

 Répondre à une telle question revient à regarder à la loupe ce beau centre qui suscite de l’intérêt  au près des jeunes qui ont quitté un peu tôt les circuits d’ éducation pour des motifs divers et qui ont embrassé la formation professionnelle et technique dans l’ultime dessein de pouvoir un jour  voler de leurs propres ailes après une formation diplômante dans les métiers du BTP.
Ce centre, construit par  l’association des ressortissants de Bakel en France et à travers le Programme d’Appui aux Initiatives de Solidarité pour le Développement (PAISD) pour résoudre la problématique du boum foncier bâti en l’absence de tout main d’œuvre qualifiée locale qu’il faut aller chercher à Dakar ou ailleurs. Ce qui rendait les coûts de  constructions, à Bakel et ses environnants, exorbitants.  Donc l’ objectif principale est de mettre « à la disposition du marché mondial du travail des ressources humaines qualifiées ayant des valeurs sures que sont: l’amour du travail, l’humilité, l’engagement, la confiance en soi, la franchise, la disponibilité... ».
Le CFP de Bakel est reconnu comme un centre d’excellence,  avec un enseignement de qualité et un taux de réussite important.  Il offre des services de formation dans les filières  suivantes : électricité, froid climatisation, dessin bâtiment, tôlerie serrurerie.
Il vient compléter deux autres structures d’enseignement technique et / ou de formations professionnelles  publiques que sont le CETF de Bakel et le CFP de Kidira. Nous noterons au passage qu’aucune école de formation professionnelle privée n’existe dans le Département. Un vide à combler pour une diversification de l’offre d’éducation.
 Le CFP de Bakel recrute selon l’*age et le niveau d’étude  :  
u  Niveau A: Les jeunes gens (garçons et filles) issus du système scolaire sans qualification, d’un niveau minimum correspondant à la classe de 4ème  secondaire âgés de 15 ans au minimum et de toutes nationalités.
u  Niveau B: Les jeunes (garçons et filles) issus du système scolaire sans qualification, d’un niveau minimum correspondant 6e, 5e ; âgés de 15 ans au minimum et de toutes nationalités.
u  Niveau C: Les apprentis issus des ateliers traditionnels, « informels » (apprentis formés sur le tas) ou issus des Daaras et élèves de niveau trop faible CI, CP, CEI, CE2, CM1,
 Les Diplômes
u  Certificat d’Aptitude professionnel CAP
u  Attestation de fin de formation

Ces efforts, bien qu’ayant donné des résultats importants n’ont pas permis de relever tous les défis et on note une faiblesse manifeste du taux d’insertion et qui  semble être partagé dans tout le bassin du fleuve Sénégal selon le constat général.

« la Problématique de l’emploi des jeunes demeure donc  cruciale et constitue un enjeu majeur pour les centres de formation professionnelle du département de Bakel, voir du Sénégal. Elle est un point nodal des politiques publiques, et l’enseignement technique et la formation professionnelle demeurent une priorité du PAQUET et du PSE mais surtout une opportunité pour les  jeunes à la recherche de qualification ».
Ce pendant, le  bémol, c’est la non prise en compte de certains besoins vitaux des populations   dans les curriculums de formation professionnelle au regard de l’abondance des ressources naturelles et agricoles que regorgent le département.
Si non comment comprendre qu’aucun des centres précités ne dispensent de formations sur les activités de transformation de produits agricoles (lait, céréales, légumes et fruits) ? Comment comprendre qu’aucun des centres ne dispensent de formation sur des activités du secteur primaire (agriculture, élevage, pêche) sachant que, majoritairement, les  populations s’activent dans ces secteurs ?
Comment comprendre, en fin, au moment ou nous pensons au « développement durable » oublier dans les filières de formation  professionnelle des modules environnementales  et le renforcement de la dimension scientifique et technologique dans les enseignements apprentissages pour plus de pertinence et d’efficacité pour compléter le tableau assez brillant de la situation de la  formation professionnelle dans le département ?
Nous avons besoin de former un nouveau type de citoyen par initiation  au monde du travail pour la préparation à l’emploi, à l’auto- emploi et à  l' entrepreneuriat.
Réviser cet état de fait passera par une diversification qui offre des opportunités d’apprentissages adaptées aux besoins et à l’évolution de la technologie et des normes de qualité du monde du travail ; construire des capacités entrepreneuriales, de coopération  et d’auto- emploi, comme disait l’autre ; et en fin, rendre à la formation professionnelle ses lettres de noblesses  en faisant en sorte que son accès soit équitable et qu’elle soit attrayante pour attirer les jeunes diplômés de l’enseignement général, et leur  permettre  d’ opter librement pour elle, et non en faire une école réservée aux seuls recalés du système, comme c’est le cas présentement à Bakel.

 













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