La Tabaski encore appelée fête
du sacrifice ou Aïd Ul- Adha ou encore
Aïd el Kabîr en Afrique de l’ouest Francophone est héritée du prophète Mohamed
(PSL) et mobilise à chaque occasion les musulmans du monde entier. Elle est une
fête qui commémore le sacrifice d’Abraham (le Père des croyants). Ce jour donc,
tuer un mouton est l’acte sacrificiel attendu de tout musulman qui le peut.
Débarquement d'un chargement de moutons sur une des berges du fleuve Sénégal à Bakel sans aucune surveillance policière |
les moutons sont convoyés par cette pirogue en provenance de la Mauritanie en face sur la rive droite |
Sont exemptés ceux qui sont
dépourvus de moyens. Ils peuvent se rattraper dans le temps ou tout simplement
surseoir, pour cette période, à accomplir leurs actes dévotionnels.
Au Sénégal, la Tabaski se
prépare et se passe avec une petite dose
de folklore. C’est l’occasion des surenchères entre vendeur et acheteur sans
états d’âmes. Chaque vendeur cherche à se faire une fortune en triplant les
prix de ses moutons. En général ils réussissent à écouler leurs bêtes au
comptant ou à crédit. Aujourd’hui on ne peut plus se payer un bon mouton de
Tabaski à moins de 100000f.CFA. Dans certains foirails répertoriés de la
capitale Sénégalaise, les prix de certaines
bêtes dépassent les deux millions. Et pourtant l’Etat a subventionné les
aliments pour l’entretien des bestiaux,
mis des points d’eaux et de l’électricité pour emmener les vendeurs à se
ressaisir c’est-à-dire à moduler leurs prix. Malgré tous ces efforts les
moutons restent hors de prix.
Pour leurs parts, l’Etat et le
secteur privé effectuent à l’occasion des avances sur salaire plafonnées à
cinquante mille francs CFA pour aider les travailleurs. Mais le problème reste entier car les prix des
moutons atteignent toujours des proportions démesurées au Sénégal en pareille
occasion. Sans compter les usuriers tapis dans l’ombre et qui guettent les
travailleurs disposants d’un bulletin de salaire et en situation de détresse.
Ils sont capables de vendre un mouton
valant normalement cent mille francs au comptant à six cents mille francs à crédit
et comble de malheur, ils parviennent à faire de nombreuses victimes. C’est
ainsi que nos vaillants travailleurs hypothèquent leurs salaires pour de
nombreuses années encore car ayant refusés de se conformer aux écrits sur
« les sens et pratiques relatives
à la célébration de la Tabaski ».
Ils se livrent poings et mains liés aux vendeurs et usuriers sans âmes
qui nous viennent d’ici et d’ailleurs (pays voisins) à pieds, en voiture ou en
pirogue comme si, le Sénégal est le seul pays de la sous- région à
célébrer cette fête.
Pour la petite histoire, le
président de la République d’alors, Abdoulaye Wade, avait en 2000 annulé toutes les dettes contractées par les
agents du secteur public au prés de ces usuriers qui avaient finis de mettre la
quasi-totalité des agents à terre et ironie du sort, l’administration Sénégalaise
à l’époque était paralysée. Pour la bonne et simple raison que ses agents, croulant
sous le poids des dettes, passaient le clair du temps à courir derrière la
dépense quotidienne (D.Q)au lieu de se rendre à leurs lieux de travail
respectifs.
Où allons-nous ? Pourquoi cette
frénésie, au Sénégal, à l’approche de la Tabaski ? Pourquoi ne pas retourner aux sources
authentiques sur la manière de célébrer l’aïd el Kabîr ? Pourquoi accepter
chaque année d’être l’otage de vendeurs véreux ? Ne sommes-nous pas en
train de dévoyer du vrai sens et de la philosophie de la Tabaski ?
Pourtant nous sommes une minorité aux côtés
des autres Etats qui célèbrent la même fête mais pas de la même façon. Avec l’effervescence des préparatifs de la
fête à la sauce Sénégalaise, tous les
esprits sont émotionnés.
Que devrons nous faire
maintenant me direz-vous ? La réponse est simple:
C’est de tout simplement retourner à l’orthodoxie
sur les pratiques cultuelles en islam comme nous l’ont enseigné nos érudits et les
autres sources dignes de foi.
L’essentiel c’est de gagner des points auprès du seigneur de l’univers en
accomplissant ce rituel. Mais pas pour gagner la faveur de nos femmes ou de nos
enfants ou encore moins de nos concitoyens. Soyons mesurés dans nos dépenses
car, après tout, la vie continue après la Tabaski. Refusons la surenchère et
battons-nous pour accomplir ce précepte religieux sans pour autant s’endetter
inutilement car ce n’est pas là, le but recherché.
En fin, être prévisionnel. La
Tabaski se prépare. Elle vient
irrémédiablement, chaque année, avec une régularité tel un métronome. Donc c’est
un événement prévisible. Lorsqu’elle est là, nous devons la gérer, s’en relever
et se préparer en conséquence en prévision des autres Tabaski. C’est ce que l’autre
appelle la résilience face aux événements prévisibles et imprévisibles.
Pour ma part, refusant de subir le diktat des « Téfankés ou
revendeurs » j’ai décidé de me rendre dans les sites d’élevage en dehors
de la ville. Pour atteindre certains villages en pareille période hivernale, il
faut traverser des terrains marécageux
où l’eau peut parfois atteindre une hauteur de 40 à 50 cm en certains endroits (voir photo). Parfois, il nous fallait abandonner notre moto et continuer le trajet à pieds. L’avantage est de pouvoir traiter
directement avec les véritables éleveurs et éviter ainsi les innombrables intermédiaires qui ne font que
corser les prix déjà exorbitants. Pour la bonne nouvelle, j'ai trouvé à bon prix ce que je suis parti chercher.
BONNE FÊTE A TOUS LES MUSULMANS
DU MONDE ET A L' HUMANITÉ TOUTE ENTIÈRE.