dimanche 20 mars 2022

Bakel : Atelier de formation des membres des comités de veille et d’alerte et des Enseignants sur les droits humains, les violences basées sur le genre et les discriminations par Amnesty International Sénégal.

Une importante session de formation sur les droits humains, les violences basées sur le genre et les discriminations et leurs impacts sur la santé des femmes et des filles se sont déroulées dans le département précisément à Gabou, dans la commune de Gabou, du 10 au 13 mars 2022 et à Tuabou, dans la commune de Moudery, du 14 au 15 mars 2022.

L’objectif général était de fournir  aux comités de veille et d’alerte et aux enseignants des   informations adéquates  sur les mythes autour des MGF, l’impact des mariages précoces sur la santé des femmes et des filles, les violences basées sur le genre, les approches participatives,  le Genre, les droits sexuels et reproductifs afin de leur permettre de mieux aborder ces questions dans leur enseignement quotidien.

Il s’agissait de manières spécifiques :

Introduire sur les droits humains  et les mécanismes de protection des droits de la femme et de la fille ; Introduire les participants sur les mythes autour des Mutilations génitales féminines et l’impact des mariages forcés et précoces sur la santé des femmes et des filles ; fournir des outils adéquats aux participants pour mieux utiliser les approches participatives dans leurs enseignements.

La facilitation était assurée par une équipe pluridisciplinaire composée de la coordonnatrice nationale du programme EDH Mme Aminata Dieye ; de l’assistante du programme EDH Mme Sophiatou Ndao ; de la présidente du CLVF local Mme Salimata Diagana et du chef du bureau Genre de l’IEF de Bakel Mr Abdou Khadre Mané.  Il faut noter la participation active des sages/infirmières des localités de Gabou et de Tuabou. Egalement celle des Imams et chefs de villages de ces localités.

Durant ces temps de formation, les participants sont préparés à répondre aux « enjeux qui les attendent et à construire un monde à finalité humaine en étant acteur de leur propre vie et citoyen d’un monde solidaire sans discrimination ». Ils ont compris le monde et ses enjeux, du mondial au local. La finalité commune «  est de respecter les droits de l’homme et la dignité humaine, en dépassant l’égalité formelle pour aller vers une égalité effective dans les conditions d’accès à l’éducation, aux services sociaux de bases, la santé, la culture ; assurer à chacun une liberté effective dans sa vie personnelle et collective, une émancipation par rapport aux conditionnements imposés par la société ; permettre à chacun de développer ses potentialités de don, de partage, de non-violence et ce, dès l’école dans une optique de développement personnel et de promotion collective, et non de compétition de tous contre tous ; favoriser la pratique de la démocratie participative par l’écoute, la relation et la réciprocité ; chercher une cohérence entre l’action et le sens donné à son existence, dans la diversité des options et des histoires personnelles, avec un équilibre entre identité et ouverture, entre culture propre et métissage ». Telles sont les finalités d’un tel atelier qui promeut une éducation émancipatrice.

Pour mener à bien la formation, l’atelier a usé de tous les moyens pour  mener ses travaux : travail de groupe, exposés, projections de films vidéos, des partages échanges d’expériences et de bonnes pratiques, des jeux ; des temps de convivialités, des témoignages etc...

En abordant la question sur les violences basées sur le genre, la coordonnatrice du programme a d’abord commencé par introduire sur le genre un concept mal connu et qui entretient beaucoup de polémiques sur la place publique. Par ce concept « Genre » il faut entendre la construction socioculturelle des rôles masculins et féminins et des rapports entre les hommes et les femmes  au sein de chaque société. Alors que « sexe » fait référence aux caractéristiques biologiques, être né homme ou femme. Le Genre décrit des fonctions sociales assimilées et inculquées culturellement. Si le sexe est biologique, le genre est culturel et est appris. L’approche repose sur l’analyse et la remise en cause des processus et rapports de pouvoir entre les femmes et les hommes, fondés sur l’assignation des rôles socialement construits en fonction du sexe. L’approche genre lutte contre les inégalités fondées sur le genre dans le développement. Tandis que  la violence basées sur le genre (VBG), parfois aussi appelée violence sexiste, se réfère à l’ensemble des actes nuisibles, dirigés contre un individu ou un groupe d’individus en raison de leur identité de genre. Elle prend racine dans l’inégalité entre les sexes, l’abus de pouvoir et les normes néfastes. Ces violences sont multiples et multiformes. Les femmes en sont les principales victimes. Elles entrainent pour celles qui en sont victimes de graves conséquences physiques, économiques,  et psychologiques, à court et à long terme, entravant leur participation pleine et égalitaire à la vie en société. Les violences sexuelles, émotionnelles, physiques, psychologiques, économiques, domestiques … sont le lot quotidien des femmes dans nos sociétés. Il est temps de déconstruire ces inégalités sexistes pour arriver à Coconstruire un monde de paix, de tolérance, d’équité, de mixité, de parité, de sensibilité aux genres pour répondre aux besoins réels des hommes et des femmes d’aujourd’hui en matière de  sécurité, de revenus, de services, d’habitat, d’éducation ».

Les participants ont bien apprécié les interventions qu’ils ont jugées dans l’ensemble très satisfaisantes et ont magnifiées  leur  participation à cet atelier qui leur a offert désormais,  La possibilité  de participer pleinement à la construction d’une nouvelle société basée sur l’égalité de  genre dans un Etat de droit.

Les membres des comités de veille et d’alerte de Tuabou et de Gabou ont exprimé leur gratitude à l’endroit de Amnesty International et ont dit être prête pour lutter contre toutes pratiques culturelles néfastes. Ils se sont engagés aux prés des Imams et chefs coutumiers pour la sensibilisions afin d’arriver à des changements de mentalité des populations très encrées dans la tradition. Ils ont surtout apprécié les techniques de veille et de médiation pour agir et agir très efficacement.   Quant aux enseignants formés, ils se disent très satisfaits de la formation, car selon un témoignage : « Nous avons acquis de nouvelles connaissances, mais surtout beaucoup d’équivoques se sont levées dans ma tête, car j’ai toujours assimilé la notion de genre à une orientation sexuelle différente. Je m’engage avec mes collègues de bien inclure les droits humains dans nos enseignements et les causeries dans notre établissement ».

Ce furent des moments forts en échange, Amnesty International à travers son programme EDH à réitérer son engament pour accompagner les populations dans la lutte pour le respect des droits. Les Imams et Chefs coutumiers quant à eux ont formulé des prières pour que la mission de Amnesty puisse aboutir et que les populations soient des acteurs et non des spectateurs.

Les photos de famille ont mis fin à ces riches rencontres et le rendez-vous est donné sur le terrain.

Le séjour prendra fin avec une visite de courtoisie à M. Alla Thiaw,  IEF de Bakel, et aux chefs coutumiers et religieux des localités visitées.












































































































































 

jeudi 17 mars 2022

Atelier d’échanges, de partage d’information et de planification avec les membres des CLC pour la finalisation des dossiers du programme d’appui au développement local et à l’autonomisation des femmes dans le département de Bakel.

L’adjoint au préfet du département  de Bakel, M. Jean Paul Sylvain Diatta, a présidé ce jeudi 17 mars 2022 à 09 heures dans la salle de réunion de la Préfecture, l’atelier d’échanges et de finalisation des dossiers de projets et de planifications des programmes d’appui au développement local et à l’autonomisation des femmes à Bakel.

C'est un projet exécuté par la Société de Gestion de l'Energie de Manantalli (SOGEM). Il s'agissait effectivement de tabler sur la douzaine de projets qui concernent le département de Bakel.

L’objectif de l’atelier vise spécifiquement à :

-          encourager des échanges et engager les réflexions pour :

o   Dresser la liste des projets dont les dossiers techniques sont complets ;

o   Identifier les mécanismes de finalisation des projets incomplets ;

-          actualiser les Feuilles de route réalistes pour la mise en œuvre de  chaque programme, et établir un calendrier de suivi des activités.

Ce  projet dénommé  Manantally 2  vise à transporter de l’énergie électrique à partir d’une ligne qui part  de Ambidédji au Mali jusqu’à Tambacounda en passant par Bakel et Goudiry. Au Sénégal, le projet traverse le département de Bakel sur  trois communes, le département de Goudiry sur six communes  et le département de Tambacounda sur deux communes (Sinthiou Malème et Tambacounda).

Dans la mise en œuvre de cette ligne, il y’a eu des personnes impactées : soit ce sont des zones de cultures, soit c’est l’habitat, soit des zones forestières et parfois des établissements scolaires. Le premier travail consistait à identifier les personnes et les structures impactées ; et chacun d’eux a été indemnisé sur la base des critères définis entre l’Etat du Sénégal, la Banque Mondiale et le projet. La deuxième action consistait à indemniser les impactés qui sont restés encore longtemps sans exploiter leurs champs à hauteur de 400 000F pour compensation du fait du démarrage tardif des travaux. Il y’a un autre appui du projet intitulé fonds d’appui au développement local de 600 000 000 F et un fonds d’appui à l’autonomisation des femmes de 400 000 000 f. Pour ces fonds, il est demandé à tous les villages ou quartiers impactés par ces travaux d’identifier des projets prioritaires communautaires et des projets d’appui à l’autonomisation des femmes. D’ailleurs certaines femmes ont proposé un magasin céréalier, d’autres un périmètre maraicher, tandis que d’autres penchent pour la réalisation d’une unité d’embouche ou vendre des légumes. Au total, dans l’ensemble des trois communes, 12 projets sont retenus : Développement local et autonomisation des femmes. Il faut préciser que les montants alloués seront répartis entre les trois départements et que chaque projet tourne aux environs de 20 000 000 f.

Ces 2 programmes visent à amplifier les impacts positifs pour les communautés des localités traversées par la ligne HT 225 kV Kayes-Tambacounda.  Le contenu, les modalités et les critères de mise en œuvre sont sous la responsabilité de la SOGEM.

Pour le programme d’appui au développement local, il s’agira, avec l’implication des CN OMVS, des autorités administratives locales (Gouverneur, Préfets, Maires, etc.), de l’ARD de Tambacounda, des Conseils départementaux / du Conseil Régional de Kayes, du Conseil de Cercle de Kayes et des CLC, d’identifier, de prioriser et budgétiser des « projets impactants » à forte portée sociale et respectueux de l’environnement. Ces projets retenus doivent être en adéquation avec le programme de développement local (PDL) de la région de Tambacounda/de Kayes.

Pour le programme d’appui à l’autonomisation des femmes, la société civile, notamment les Groupements de Promotion Féminine (GPF), sera mise à contribution. Les « projets communautaires » impliquant un plus grand nombre de femmes, polarisant plusieurs villages et portés par des GPF « formels » seront privilégiés.

 Pour rappel, le délai de mise en œuvre des projets, retenus à l’issue de l’atelier, est de 5-6 mois. Ainsi, il serait recommandable que tous acteurs impliqués mettent les efforts nécessaires pour assurer la bonne mise en œuvre et une l’exécution efficace des différents projets qui seront validés.  C’est dans cette optique, que la SOGEM a  organisé cet atelier d’échanges, de partage d’information et de planification avec les membres des CLC.

Le préfet, après avoir magnifié le travail remarquable abattu par les membres de l’atelier, demandera aux uns et aux autres de s’atteler au travail très rapidement pour finaliser les dossiers de projets  et procéder aux  appels d’offres pour leurs réalisations dans les délais impartis.