Une importante session de
formation sur les droits humains, les violences basées sur le genre et les
discriminations et leurs impacts sur la santé des femmes et des filles se sont
déroulées dans le département précisément à Gabou, dans la commune de Gabou, du
10 au 13 mars 2022 et à Tuabou, dans la commune de Moudery, du 14 au 15 mars
2022.
L’objectif général était de fournir aux comités de veille et d’alerte et aux enseignants des informations adéquates sur les mythes autour des MGF, l’impact des mariages précoces sur la santé des femmes et des filles, les violences basées sur le genre, les approches participatives, le Genre, les droits sexuels et reproductifs afin de leur permettre de mieux aborder ces questions dans leur enseignement quotidien.
Il s’agissait de manières
spécifiques :
Introduire sur les droits
humains et les mécanismes de protection des droits de la femme et de la
fille ; Introduire les participants sur les mythes autour des Mutilations
génitales féminines et l’impact des mariages forcés et précoces sur la santé
des femmes et des filles ; fournir des outils adéquats aux participants
pour mieux utiliser les approches participatives dans leurs enseignements.
La facilitation était assurée
par une équipe pluridisciplinaire composée de la coordonnatrice nationale du
programme EDH Mme Aminata Dieye ; de l’assistante du programme EDH Mme
Sophiatou Ndao ; de la présidente du CLVF local Mme Salimata Diagana et du
chef du bureau Genre de l’IEF de Bakel Mr Abdou Khadre Mané. Il faut noter la
participation active des sages/infirmières des localités de Gabou et de Tuabou. Egalement celle des Imams et chefs de villages de ces localités.
Durant ces temps de formation,
les participants sont préparés à répondre aux « enjeux qui les attendent
et à construire un monde à finalité humaine en étant acteur de leur propre vie
et citoyen d’un monde solidaire sans discrimination ». Ils ont compris le monde
et ses enjeux, du mondial au local. La finalité commune « est de
respecter les droits de l’homme et la dignité humaine, en dépassant l’égalité
formelle pour aller vers une égalité effective dans les conditions d’accès à l’éducation, aux services sociaux de bases, la santé, la culture ; assurer à chacun une liberté effective dans sa
vie personnelle et collective, une émancipation par rapport aux
conditionnements imposés par la société ; permettre à chacun de développer
ses potentialités de don, de partage, de non-violence et ce, dès l’école dans
une optique de développement personnel et de promotion collective, et non de
compétition de tous contre tous ; favoriser la pratique de la démocratie
participative par l’écoute, la relation et la réciprocité ; chercher une
cohérence entre l’action et le sens donné à son existence, dans la diversité
des options et des histoires personnelles, avec un équilibre entre identité et
ouverture, entre culture propre et métissage ». Telles sont les finalités
d’un tel atelier qui promeut une éducation émancipatrice.
Pour mener à bien la formation, l’atelier a usé de tous les moyens pour mener ses travaux : travail de groupe, exposés, projections de films vidéos, des partages échanges d’expériences et de bonnes pratiques, des jeux ; des temps de convivialités, des témoignages etc...
En abordant la question sur les
violences basées sur le genre, la coordonnatrice du programme a d’abord
commencé par introduire sur le genre un concept mal connu et qui entretient
beaucoup de polémiques sur la place publique. Par ce concept « Genre » il faut
entendre la construction socioculturelle des rôles masculins et féminins et des
rapports entre les hommes et les femmes au sein de chaque société. Alors que « sexe » fait référence aux
caractéristiques biologiques, être né homme ou femme. Le Genre décrit des
fonctions sociales assimilées et inculquées culturellement. Si le sexe est
biologique, le genre est culturel et est appris. L’approche repose sur l’analyse
et la remise en cause des processus et rapports de pouvoir entre les femmes et
les hommes, fondés sur l’assignation des rôles socialement construits en
fonction du sexe. L’approche genre lutte contre les inégalités fondées sur le
genre dans le développement. Tandis que la
violence basées sur le genre (VBG),
parfois aussi appelée violence sexiste, se réfère à l’ensemble des actes
nuisibles, dirigés contre un individu ou un groupe d’individus en raison de
leur identité de genre. Elle prend racine dans l’inégalité entre les sexes, l’abus
de pouvoir et les normes néfastes. Ces violences sont multiples et multiformes.
Les femmes en sont les principales victimes. Elles entrainent pour celles qui
en sont victimes de graves conséquences physiques,
économiques, et
psychologiques, à court et à long terme, entravant leur participation pleine et égalitaire à la vie en société. Les violences sexuelles,
émotionnelles, physiques, psychologiques, économiques, domestiques … sont le
lot quotidien des femmes dans nos sociétés. Il est temps de déconstruire ces inégalités
sexistes pour arriver à Coconstruire un monde de paix, de tolérance, d’équité,
de mixité, de parité, de sensibilité aux genres pour répondre aux besoins réels
des hommes et des femmes d’aujourd’hui en matière de sécurité, de revenus, de services, d’habitat,
d’éducation ».
Les participants ont bien
apprécié les interventions qu’ils ont jugées dans l’ensemble très satisfaisantes
et ont magnifiées leur participation à cet atelier qui leur a offert
désormais, La possibilité de participer pleinement à la construction d’une
nouvelle société basée sur l’égalité de genre dans un Etat de droit.
Les membres des
comités de veille et d’alerte de Tuabou et de Gabou ont exprimé leur gratitude
à l’endroit de Amnesty International et ont dit être prête pour lutter contre toutes
pratiques culturelles néfastes. Ils se sont engagés aux prés des Imams et chefs
coutumiers pour la sensibilisions afin d’arriver à des changements de mentalité
des populations très encrées dans la tradition. Ils ont surtout apprécié les techniques
de veille et de médiation pour agir et agir très efficacement. Quant
aux enseignants formés, ils se disent très satisfaits de la formation, car
selon un témoignage : « Nous avons acquis de nouvelles
connaissances, mais surtout beaucoup d’équivoques se sont levées dans ma tête,
car j’ai toujours assimilé la notion de genre à une orientation sexuelle différente.
Je m’engage avec mes collègues de bien inclure les droits humains dans nos
enseignements et les causeries dans notre établissement ».
Ce furent des
moments forts en échange, Amnesty International à travers son programme EDH à
réitérer son engament pour accompagner les populations dans la lutte pour le
respect des droits. Les Imams et Chefs coutumiers quant à eux ont formulé des
prières pour que la mission de Amnesty puisse aboutir et que les populations
soient des acteurs et non des spectateurs.
Les photos de famille ont mis fin à ces riches rencontres et le rendez-vous est donné sur le terrain.
Le séjour prendra fin avec une visite de courtoisie à M. Alla Thiaw, IEF de Bakel, et aux chefs coutumiers et religieux des localités visitées.
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