A l’hôtel MALAHIKA de Tambacounda s’est tenu
l’atelier inter- régional (Tambacounda et Kédougou) de lancement du projet
« Birth Registration for Maternal Newborn and Chid Health in Africa
(BR4MNCH) », comprenez ( projet pour l’enregistrement des naissances
et la santé néonatale et infantile en Afrique de l’Ouest) les 23 et 24 août 2016.
Cette rencontre
interprofessionnelle, Co- organisée par le Ministère de la Gouvernance locale,
du Développement local et de l’aménagement du territoire, et le Ministère de la
Santé en collaboration avec l’UNICEF, était présidé par Madame Awa Ndiaye Diop,
adjointe au Gouverneur chargée du Développement en présence du président du
conseil Départemental de Tamba, du Maire de la ville, du représentant du
l’Unicef, du représentant du Centre National Etat-Civil, du représentant du Ministère de la Santé et les différents acteurs impliqués dans la
chaine d’enregistrement des naissances et de la santé maternelle et infantile
des régions de Tambacounda et de Kédougou.
Pour rappel, l’Etat du Sénégal
s’est engagé depuis 2012 dans un processus dit de modernisation de son système
d’enregistrement des faits et statistiques état-civil grâce à l’appui de l’EU,
de l’UNICEF, de la Coopération espagnole et de l’OMS principalement. Ce
processus conduit par le Centre National d’Etat-Civil en collaboration avec
d’autres acteurs comme la Santé et la Statistique a permis aujourd’hui le
démarrage de certaines initiatives de renforcement de l’enregistrement des
faits d’état-civil comme l’informatisation des centres, l’utilisation du
téléphone mobile pour l’enregistrement des naissances, l’approche intégrée
état-civil-santé pour l’enregistrement
des naissances des enfants de 0-59 mois. Ces initiatives sont aujourd’hui en
phase d’être systématisées grâce à l’UNICEF qui appui le CNEC à élaborer une
stratégie nationale d’enregistrement des naissances et à l’UE qui soutient le
processus de modernisation avec l’engagement d’activités d’évaluation globale
du système d’état-civil au Sénégal. Pour cette troisième année, les communes de
Kédougou, Tomboroncoto, Tamba, Guediawaye et Pikine bénéficieront des
interventions du projet. Et c’est dans ce contexte que s’inscrit le lancement
du projet dans ces localités afin de procéder á la généralisation progressive
de l’interopérabilité état civil-santé.
Les travaux auront permis de :
·
Partager le
Programme de renforcement de l’enregistrement des naissances pour
l’amélioration de la santé maternelle et infantile (BR4MCH) avec les acteurs
concernés des régions des communes/districts sanitaires ciblés ;
·
Echanger sur
l’état des lieux de l’enregistrement des naissances, la gestion de
l’information sanitaire pour la planification et sur la situation de la gestion
de l’état civil dans les Collectivités locales de Kédougou, Tomboroncoto,
Tamba ;
·
Définir des
axes et modalités d’intervention pour le renforcement du système d’information
sanitaire des districts sanitaires et un enregistrement systématique de tous
les enfants de 0-59 mois. (naissance comme décès)
De l’avis de tous, l’Etat-Civil
au Sénégal souffre et a véritablement
besoin d’être amélioré. Aujourd’hui, difficile de dire combien sommes-nous de
Sénégalais car des milliers d’enfants ne sont pas encore inscrits à l’Etat-Civil
pour diverses raisons (méconnaissance, accouchement à domicile, refus de
paternité, absence de l’époux, défaut d’Etat-Civil pour les parents…). De ce
fait des personnes naissent et meurent sur le sol Sénégalais sans qu’elles
soient comptabilisées. C’est pourquoi le groupe de travail a suggéré que soit
diligenté la
revue et la réforme de la législation
sur l’Etat-Civil. En effet, l’enregistrement
à la naissance est l’un des droits fondamentaux reconnus à l’enfant et figure dans les 10 Grands Principes de la Convention Internationale des Droits
de l’Enfant : le Droit d’avoir un nom, une famille.
(Art.9 art 7 CIDE) (Art.6 CADB).
Au Sénégal il est facile
pour un père de déclarer son enfant à l’Etat-Civil car il lui suffit de
produire les pièces d’identité des parents plus le certificat d’accouchement.
Par contre si c’est la mère
qui fait la déclaration, en plus des pièces précitées il faut le certificat de
mariage. Que signifie certificat de mariage pour les femmes des profondeurs
loin de toutes administrations dont leurs maris sont absents du pays ?
Souvent, ce sont les parents eux même qui n’ont pas de pièces d’identité faute d’être
enregistré à l’Etat-Civil.
Des audiences foraines sont
initiées mais elles contribuent plus à servir les politiciens qu’à apporter des
solutions au lancinant problème et c’est pourquoi madame le gouverneur
demandera son arrêt pur et simple et de travailler en synergie pour la réussite
du programme tout en réitérant son appel à la collaboration entre les déclarants et les acteurs impliqués dans le
processus de déclaration à l’Etat-Civil.
L’atelier sera clôturé
après l’élaboration d’un plan de travail annuel (PTA-2016/2017)
Et de fortes
recommandations qui se résument ainsi :
1/ Formations
de tous les acteurs impliqués dans le processus,
2 /
Implication des CVAC (comité de veille et d’alerte communautaire),
3/Parrainage
d’enfants non-inscrits à l’Etat-Civil (EC),
4/Signature
du protocole d’accord entre le secteur de la santé et le secteur de
l’Etat-Civil,
5/Définitions
des rôles et responsabilités des différents acteurs impliqués,
6/Appuyer
l’Etat-Civil pour le renforcement de l’enregistrement des enfants sans actes de
naissance recensé par les structures de santé,
7/Renforcer
la collaboration entre Etat-Civil et la DSRSE.