mercredi 1 mai 2019

SIMULATION DE CRISE TRANSFRONTALIÈRE: BAKEL ET GOURAYE MISES A L'EPREUVE.


         Le Sénégal et la Mauritanie partagent 813 km de frontière délimitée par le fleuve Sénégal qui est un espace d’échanges pour les communautés qui résident des côtés de la frontière. Les populations des deux côtés de chaque frontière ont les mêmes racines historiques et sociales et appartiennent aux mêmes groupes ethniques, partageant ainsi les mêmes intérêts socio-économiques et culturels.

         C’est ainsi que l’Organisation des Nations Unis chargée des Migrations (OIM) a organisé le jeudi 25 avril 2019 à Bakel un exercice bilatéral sur la gestion des personnes déplacées entre le Sénégal et la Mauritanie qui a vu la participation d’une section motorisée de la 10° CFV, d’un peloton du Groupe d’Actions Rapides de Surveillance et d’Intervention (GARSI) de Kidira, de l’Escadron de Surveillance et d’Intervention (ESI) de Bakel, d’éléments de la police et de la douane et des volontaires de la croix rouge de Bakel  .

         En effet, cet exercice rentre dans le cadre du projet « engagement des communautés frontalières dans la gestion et la sécurité des frontières » financé par le gouvernement des Etats Unis et mis en œuvre par l’OIM Sénégal en collaboration avec les autorités sénégalaises et mauritaniennes.

         Il s’agira donc de  décrire le déroulement de l’exercice, ensuite de relater les difficultés rencontrées et enfin clore par des propositions qui sont de nature à améliorer les prochains exercices.






I-                    DEROULEMENT DE L’EXERCICE :

       L’exercice de simulation de Bakel portait sur une situation d’urgence faisant suite à des évènements graves qui s’étaient produits à Goureye, ville  frontalière mauritanienne à la commune de Bakel au Sénégal. En effet, plusieurs attaques criminelles avaient provoqué un déplacement massif de populations fuyant le danger par la nage ou par pirogue. Parmi les 200 personnes en fuite, certaines d’entre elles présentaient différentes sortes de blessures (par balle, fractures, traumas), ainsi que des maladies contagieuses et non contagieuses. Il y avait également des personnes vulnérables qui nécessitaient une prise en charge spécifique (mineurs non accompagnés).

          La particularité de l’exercice est que des trafiquants de drogue se sont infiltrés dans les déplacés en essayant ainsi d’échapper aux poursuites policières et de protéger leurs marchandises y compris des éléments terroristes afin de rejoindre les côtes sénégalaises. Les personnes déplacées arrivées sur le territoire sénégalais ont été accueillies par la police et la douane qui sont en première, les services de santé et de secours et le personnel administratif ainsi que des volontaires de la communauté de Bakel.

           La chaîne de commandement était composée d’un poste de commandement opérationnel au niveau de la préfecture de Bakel, d’une de cellule de crise régionale basée à la gouvernance de Tambacounda et enfin d’une cellule de crise centrale représentée par le Cadre d’Intervention et de Coordination interministériel des Opérations de lutte anti-terroriste (CICO) basé à Dakar.

           Les Forces de défense et de sécurité ont pu travailler en synergie dans le strict respect des différents niveaux d’intervention (forces de première, deuxième et troisième catégorie) dont toutes les opérations ont été coordonnées au niveau du poste de commandement opérationnel au niveau de la préfecture de Bakel composé du préfet,du commandant de la place d’armes ,du commandant de la compagnie de gendarmerie territoriale ,du commandant d’unité de la 63° compagnie d’incendie et de secours, du chef de poste de la douane, du président du tribunal, du médecin chef de Bakel  et du commissaire de Kidira.

        
II-                DIFFICULTES RENCONTREES :

           Elles sont d’ordre opérationnel et logistique selon nos sources.
            Sur le plan opérationnel, force est de constater que les délais  étaient très courts pour la préparation de l’exercice. En outre, les joueurs comme contrôleurs ont souligné la mauvaise planification de l’exercice. Les contrôleurs ne connaissaient ni la nature des incidents ni les lieux où ils devaient se dérouler et ont fini par perdre le fil conducteur de l’exercice. Ainsi, des scénarios se sont déroulés à leur insu et ceci a impacté sur le débriefing car les contrôleurs ne pouvait évaluer les unités engagées que sur les incidents qu’ils ont assistés.

          A cela s’ajoute une  logistique très limitée où pratiquement les unités engagées se sont débrouillées par leurs moyens.




     III- SUGGESTIONS :

          Il serait alors souhaitable prochainement :

       - Définir la participation des unités engagées dans les délais pour une bonne préparation de l’exercice ;

     - Que  l’OIM  planifie ces genres d’exercice ;

     -  Mettre sur place  une logistique qui répond à la dimension de l’exercice.




         En définitive, l’exercice simulation de gestion de crise et sécurité des frontières a permis de renforcer la coopération et la coordination entre les autorités, les Forces de Défense et de Sécurité et les communautés sénégalaise et mauritanienne vivant le long des frontières.
         Toutefois, cet exercice  pourrait être plus bénéfique  s’il y’avait une  bonne planification  et une  logistique qui répond  à un exercice de cette envergure et surtout, permettre aux journalistes de couvrir convenablement l'activité en leur facilitant le déplacement sur les théâtres d'opération.
      






 









































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