Pour assurer un bon
démarrage de la prise en charge des bénéficiaires des mutuelles au niveau des
structures sanitaires, dans le cadre du
programme national de couverture maladie
universelle, un atelier de partage réunissant les prestataires de soins,
les présidents de comités de santé et des mutualistes a été organisé ce jeudi 22
décembre 2016 à la salle de conférence du district sanitaire de Bakel sous la Co-
présidence du docteur Khalifa Badiane, pharmacien à Bakel et de monsieur
Tidiane Baldé, chargé de mission et représentant du ministre de la santé et de
l’action sociale.
Il s’agissait à travers cette rencontre de partager les
propositions de convention que l’agence de la CMU ( couverture maladie universelle) a élaborées, aussi, et surtout
renforcer le partenariat entre les prestataires de soins et les mutuelles de
santé à travers la négociation et la signature des conventions de
prestations pour la gestion du paquet de
base.
Cette activité s’inscrit
dans le cadre du plan stratégique de développement de la Couverture Maladie
Universelle 2013- 2017, dont les orientations sont reprises dans le plan
Sénégal émergent (PSE) à travers l’axe stratégique « Capital Humain, la protection sociale et le développement
durable », vise un objectif de
couverture du risque maladie d’au moins 75% de la population à l’horizon 2017. Il s’agit de favoriser l’équité
dans l’accès aux soins de santé et dans
le financement de la santé, ainsi que la protection financière des ménages.
Aujourd’hui, l’agence
de la CMU en collaboration avec les acteurs locaux a pu mettre en place au
moins une mutuelle de santé dans chaque collectivité locale du Sénégal. L’axe
prioritaire de ce plan stratégique est la promotion et le développement des
mutuelles de santé dont la cible principale reste les populations du monde
rural et le secteur informel. Ce qu’il faut saluer. Mais le nœud du problème
est la mise en œuvre de cette extension
sur toute l’étendue du territoire.
A considérer les
conclusions issues des échanges avec les mutualistes et prestataires de soins
et présidents des comités de santé, la validation et la signature des
conventions n’ont pas été effectué par toutes les parties. Les pharmaciens préfèrent
différer leur approbation pour la signature de la convention de fourniture de
médicaments dans le cadre du programme car, disent-ils, les garanties n’étaient
pas suffisantes et les délais de remboursement par les agences de la CMU sont
trop lents par rapport à leurs facturations qui s’effectuent tous les quinze du
mois. Ils auraient donc souhaité la constitution d’un fond que les mutuelles consentiront à verser aux
pharmaciens à titre de garantie. A la résiliation du contrat, la pharmacie
déduira de cette garantie les éventuelles créances détenues sur la mutuelle et
lui en rembourse le solde. Tel est le vœu des pharmaciens comme stipulé dans le
projet de convention. Ainsi, la vraie difficulté, le point d’achoppement des négociations, c’est la constitution de garantie.
Les autres points
soulevés restent :
- La mise en œuvre de la nouvelle initiative de
gratuité des soins pour les enfants de 0 à 5 ans. Car selon les infirmiers
chefs de poste de santé (ICP) la
politique de gratuité initiée par l’Etat dans son format actuel constitue un
frein à l’essor des postes de santé. Ils se félicitent donc des réformes
apportées au programme.
- La rigueur et la
transparence dans la gestion des mutuelles surtout les ordonnances de
complaisances et la substitution de produits pharmaceutiques contre des produits
cosmétiques, pratiques tant décriées par les participants, qui,
malheureusement, tuent les mutuelles. Les prescripteurs et les pharmaciens sont pointés
du doigt. Ils s’en défendent mais c’est des pratiques qui existent quand même.
Les négociations
continuent sur la problématique et nous osons espérer que la raison l’emportera
sur la passion car, après tout, c’est le Sénégal qui y gagne. Et pourtant dans
d’autres localités où le programme est exécuté, aucun problème majeur n’est
soulevé et ça marche vraisemblablement bien. Il s’agit de relations de confiance et de
transfert de relations de confiance. Soyons confiants ! Surtout restons
crédibles ! Ensemble pour la réussite du Programme National de Couverture
Maladie Universelle.
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