mardi 14 mars 2023

QUAND CULTURE ET EDUCATION SE TENDENT LES MAINS A BAKEL

L’Association pour la Revalorisation de la Culture dans le Département de Bakel  (AREVAC)   composée d’hommes et de femmes épris de culture, est créée depuis le 18 juin 2000.

Sous la houlette du Doyen Diaman Bathily, l’AREVAC a eu à réaliser,  en partenariat avec le Comité de Jumelage Apt/Bakel,   des tournées culturelles dans tout le Département. Ces déplacements  avec les Adama Traoré dit Dallas, Kader Tandia, Fara Camara entre autres, ont poussé l’Association à mettre en place un Musée logé dans le Fort Faidherbe (actuelle Préfecture). Deux expositions, l’une sur le cycle du coton, de la cueillette à la bande de cotonnade passée entre les mains du tisserand  et l’autre les constructions en terre.

Constatant la faiblesse de nos enfants dans les disciplines fondamentales et principalement  en lecture, l’AREVAC  s’est proposée d’organiser, en relation avec l’Inspection de l’Education et de la Formation (IEF) un concours de lecture au niveau communal, pour cette première année.

Ce jeudi  9 mars 2023, à partir de 16 heures,  la cérémonie de remise de récompenses aux meilleurs lecteurs, lauréats du concours, a réuni dans la grande cour de la Préfecture, outre les membres de l’AREVAC, maîtres-d ’œuvre de cette distribution de prix, des parents d’élèves, des enseignants, des chefs de services, des Délégués de quartiers, il y avait le Préfet du Département monsieur Abdou Khadre Ndiack Ndiaye, son adjoint monsieur Jean Paul Sylvain Diatta, l’Inspecteur de l’Education et de la Formation monsieur Alla Thiaw et ses adjoints messieurs Abdoulaye Cissokho et  Adama Baal, le Président du Tribunal de première Instance monsieur Cheikh Sèye, monsieur Ali Djiby Diacko Opérateur Culturel, venus tous rehausser de leur présence cette incitation à la lecture  et motiver les élèves, sans compter les nombreux apprenants des différentes écoles  de la Commune et du Département.

Après l’hymne national, le sage de l’AREVAC monsieur Cheikh Sidaty  dit Boubou Ndiaye, le premier Adjoint au Maire de la Commune monsieur El Hadj Doudou Diop, monsieur Abdourahmane Ndiaye sous sa triple casquette de membre de l’AREVAC, de Délégué de quartier  et de Représentant des Parents d’élèves, monsieur Ibrahima Diallo Président de l’AREVAC, monsieur  André Kauffmann Président du Comité de Jumelage Apt/Bakel  et  monsieur Alla Thiaw IEF se sont exprimés avant que le Préfet  à son tour ne prenne la parole.

Lors des différentes allocutions, les douze élèves, meilleurs lecteurs ont été félicités. L’importance de la lecture a été rappelée. Les relations entre l’AREVAC et  le Comité de Jumelage aussi.

Deux  garçons, Fousseynou Yatéra  1er des  CI,  de l’école IMDB et  Abdoul Aziz Ly 1er ex éco des classes de CE1, de l’école Bakel  3  ont lu devant l’assistance, prouvant le choix porté sur eux.

Les douze  lauréats (sept garçons et cinq filles) dont  trois de la Grande section du préscolaire et pour l’élémentaire trois des CI, trois des CE1 et  trois des CM1  ont reçu leurs récompenses des mains des Autorités présentes.

L’école Ibrahima Malal Diaman Bathily (IMDB) a placé  cinq lauréats sur les douze:  les trois premiers des CI, un premier  ex éco au CE1  et  le deuxième des CM1 . Fandalé suit avec trois lauréats : un premier ex éco au CE1, un premier et un troisième au CM1. Le lauréat de l’école Bakel 3 fait partie des  premiers ex éco des CE1. Pour le préscolaire chacune de ces trois écoles (Elisabeth Ndiaye, Thiondy Dramé et la Case des Tout Petits) a un lauréat.

Cette cérémonie ne peut s’achever sans que la culture n’y apporte sa touche.

C’est ainsi qu’une visite guidée au Musée, suivie d’une démonstration des femmes de l’AREVAC  avec le coton, a mis fin à cette après-midi.

Les organisateurs de ce concours ne veulent pas s’arrêter en si bon chemin : pour les années à venir, ils pensent donner une plus grande dimension à cette discipline (la lecture), base de tous les enseignements-apprentissages, en élevant les confrontations au niveau départemental.

Idrissa Diarra Bakel/Tambaactu1










 

Bakel : le forum civil organise un atelier sur le projet de territorialisation de la justice fiscale.


Un atelier de renforcement de capacités des formateurs-relais pour l’animation des causeries sur la fiscalité équitable ou juste et les impôts, s’est tenu ce samedi 11 mars 2023 à Bakel dans le restaurant Ibrahima Baba Sall, derrière la SONATEL, par la section du Forum Civil et son partenaire International Budget Partnership Sénégal (IBP).

Une vingtaine de participants venus des Communes de Bakel, Bélé, Gabou, Gathiary, Moudéry et Toumboura ont pris part à cette importante rencontre.

A l’ouverture de la session, monsieur Al Ousseynou Cissokho  a d’abord souhaité la bienvenue à tous et à toutes, avant de donner la parole à la Coordonnatrice  des Femmes des Zones  Minières, madame Awa Sall, à madame Boye Ndiaye Coordonnatrice « Débo Gallé » et  à Awa Fofana membre de la Plateforme des Femmes des Collectivités Minières  de Kéniéba  qui se sont,  toutes les trois, exprimées sur  la rencontre du jour.

Monsieur Al Ousseynou  Cissokho, Coordonnateur de la section du Forum Civil de Bakel a partagé d’abord  avec les participants, les Termes De Références (TDR) en Français, en en Poular, en Soninké et en Wolof avant d’ouvrir les débats sur :

-une classification des types d’impôts locaux

-le système de recouvrement  pour chaque  impôt local

-les pôles de suivi pour chaque type d’impôt local (ou de groupe d’impôts locaux)

-et enfin un plan d’actions de sensibilisation et d’information sur le consentement  à l’impôt et la mobilisation des ressources.

Au cours de cet atelier, l’on s’est surtout appesanti sur l’impôt sur le minimum fiscal.

Les recommandations suivantes ont été retenues par les participants venus des différentes communes :

1.      Dépolitiser la mobilisation des impôts

2.      Digitaliser la collecte des impôts et taxes

3.      Cartographier les cantines

4.      Faire un plan de sensibilisation

5.      Suivre les activités

6.      Organiser :

.des Visites A Domicile (VAD)

.des causeries villageoises

.des dialogues communautaires sur le minimum fiscal en y greffant d’autres impôts

7.      Tenir des journées de redevabilité sur le budget

L’évaluation a fait sortir les points suivants :

-l’importance de la fiscalité pour le développement des communes

-le retard dans la présentation d’un projet de cette valeur.

Pour la clôture de l’atelier, la Coordonnatrice des Femmes des Zones Minières  a remercié tous les participants  tout en leur souhaitant un bon retour.

Monsieur Al  Ousseynou  Cissokho, après avoir salué l’appui du partenaire IBP, a félicité aussi tous les participants, surtout ceux  qui sont venus des zones éloignées comme Toumboura et Kéniéba. Il a donné rendez-vous  pour l’application du plan d’actions.

Idrissa Diarra  Bakel/Tambaactu1







 

jeudi 9 mars 2023

BAKEL : LE PRIX D’EXCELENCE DU LEADERSHIP LOCAL 2022 DECERNE AU MAIRE DE BALLOU



Primé le 19 décembre 2022 à Dakar au grand théâtre en présence de hautes personnalités, de parents, d’amis, de conseillers de la commune de Ballou mais aussi des responsables politiques du département, Cheikna Kamara, maire de la commune de Ballou et lauréat du Prix d’Excellence du Leadership Local (PELL) a été honoré ce samedi 3 mars 2023 à Golmy son village natal par tout un département pour lui dire félicitations et merci.

 C’est donc l’une des plus grandes cérémonies organisées par le département avec à sa tête le député maire Ibrahima B. Sall et l’ensemble des 12 maires pour féliciter un des leurs le maire Cheikhna Gnoukhoussa Kamara doté du Prix d’Excellence du Leadership Local (PELL) édition 2022.

Ce prix est une distinction des meilleures pratiques et innovations dans la gouvernance territoriale au Sénégal dans la catégorie « Solidarité et Assistance aux Communautés Vulnérable ». Ce prix d’excellence est décerné par ENDA ECOPOP soutenu par l’USAID GOLD.

Le récipiendaire est un retraité de THALES, une organisation qui s’active dans le domaine de l’électronique de défense et de sécurité. Il est ingénieur de formation sorti de la prestigieuse université dénommée CNAMP (Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris). Renté au bercail en 2014 après 42 an passé en France dont 35 ans d’expériences professionnelles, la même année, il sera élu 1er Maire de la commune de Ballou avec l’acte 3 de la décentralisation.

Il est   vice-président de l’AMS (l’association des maires du Sénégal) et membre du réseau des Maires de la vallée du fleuve Sénégal et du réseau des Maires des Villes Vertes.

 Les chefs de service du département, les chefs coutumiers et religieux n’ont pas manqué à l’appel pour fêter l’excellent maire qui a gagné le prix de l’excellence.

 La place publique de Golmy a refusé du monde venu des pays riverains (Mali et Mauritanie), de Dakar, de la Diaspora et partout au Sénégal répondre à l’invitation du Parrain Ibrahima B Sall et du Maire Cheikhna Kamara.

  Des artistes de la sous-région ont aussi participé au rayonnement de l’événement.

 Tous ont souhaité longue vie au récipiendaire et l’ont exhorté à encore travailler plus pour sa communauté et son département.

Dans son adresse à l’assistance, le maire a dédié ce titre à sa communauté, au département, à la région et tout le Sénégal.

Véritablement cette distinction est une reconnaissance des efforts fournis et va certainement créer une émulation saine entre les acteurs de développement locaux pour des meilleures pratiques dans leurs actions régaliennes de tous les jours.

 

 

 


 


















 

mardi 7 février 2023

3ème EDITION DE LA FETE DE L’EXCELLENCE DE L’ACADEMIE DE TAMBACOUNDA : 98 ELEVES ET 13 ENSEIGNANTS PRIMES.

La 3ème édition de la fête de l’Excellence de l’Académie de Tambacounda dont le parrain est le Ministre des forces armées Maître Sidiki Kaba a été célébrée le samedi, 04 février 2023 au cercle mess des officiers du camp militaire Mamadou Lamine Dramé. Le thème de cette année est : « Enseignement à distance par le numérique : quels défis et perspectives pour une éducation de qualité au Sénégal. » Cette présente édition a vu 98 élèves, du préscolaire, de l’élémentaire jusqu’au secondaire en passant par le moyen et la formation professionnelle. C’était en la présence du parrain, du gouverneur de la région Oumar Mamadou Baldé, de l’Inspecteur d’Académie Babacar Diack, des acteurs du système, des parents d’élèves, des élèves et entre autres partenaires du système éducatif.

Le Ministre des forces armées, maître Sidiki Kaba, parrain de cette présente édition de la fête de l’Excellence de l’Académie de Tambacounda a auparavant mis à la disposition du comité d’organisation des matériels (25 kits scolaires, 10 vélos, 10 tablettes, 12 ordinateurs portables) d’une valeur de plus de 10 millions de fcfa et une enveloppe financière de 3 millions de fcfa. En plus de ce geste du ministre, les partenaires ont aussi apporté leurs contributions. Le ministre a dans sa communication rappelée que le Président de la République Macky Sall pour coller au thème a mis déjà l’accent sur la nécessité du numérique qui est le projet futur de la transformation de notre société pour la connecter au reste du monde. C’est pourquoi, nous avons l’université virtuelle qui porte le nom de Cheikh Amidou Kane qui nous rappelle l’aventure ambigüe avec le choix douloureux que nous avons entre la culture de l’occident et la culture traditionnelle, ajoute le ministre. Mais le président Léopold Sédar Senghor nous a appris aussi enracinons nous mais ouvrons-nous, dans l’enracinement et dans l’ouverture nous nous retrouverons tous les jours, renchérit-il. La littérature est en jonction avec le numérique, le numérique c’est pour que vous soyez connectés dans le monde, c’est pour que vous puissiez recevoir chez vous l’enseignement à distance en ayant la possibilité de pouvoir être un apprenant sans être nécessairement dans un amphithéâtre, tout cela avec une seule volonté que l’Etat du Sénégal a, à travers le président de la république Macky Sall en mettant le choix sur les enseignants, note le ministre des forces armées. Ce dernier de rappeler que sur les 165 milles agents de l’administration les 100 milles sont des enseignants, l’accent est mis sur eux, ce capital humain qui permet précisément de nous conduire vers la transformation de notre société en société de savoir, c’est pour cela que les conditions salariales ont été changées pour que le savoir puisse être rendu dans les règles de l’art, explique le ministre. Après avoir fait un brillant exposé sur la société, le ministre dit : « je pense à ces enfants qui sont là au préscolaire, aux élèves, aux étudiants qui demain auront leur parchemin, ils doivent être les meilleurs citoyens du Sénégal, bien formés comme on a eu à le dire. » 500 milliards pour la région dont 100 milliards pour notre université, un digne fils de Tambacounda, Kandioura Noba est désigné pour conduire ce projet. Les enfants d’aujourd’hui vont allez au préscolaire, à l’élémentaire, au collège, au lycée et à l’université sans quitter Tambacounda, renseigne le ministre qui termine en disant qu’il soit parrain ou pas lors des éditions à venir, il continuera de soutenir l’éducation dans sa chère région. L’Inspecteur d’Académie de Tambacounda a souhaité la bienvenue au parrain, le ministre Sidiki Kaba et l’ensemble des invités au cercle mess des officiers du camp militaire Mamadou Lamine Dramé qui ont bien voulu effectuer le déplacement pour célébrer avec lui cette 3ème édition de la journée de l’excellence dont le thème de cette année est « l’enseignement à distance par le numérique : quels défis et perspectives pour une éducation de qualité au Sénégal.» Le patron de l’éducation dans la région a exprimé ses vifs remerciements et sa profonde gratitude au parrain maître Sidiki Kaba et à toutes les autorités ici présentes qui malgré leurs lourdes tâches ont bien voulu rehausser de leur présence le prestige de cette journée. L’IA de préciser que la journée de l’excellence est un moment privilégié de rencontre et de réjouissance de la communauté éducative pour honorer et rendre un hommage mérité aux élèves qui se sont particulièrement distingués par leurs brillantes performances scolaires ainsi qu’aux enseignants et parents d’élèves qui se sont illustrés par leur sérieux, leur engagement et leur dévouement à la cause de l’école. Mieux, il s’agit de donner en exemple ces heureux lauréats pour susciter une émulation saine aux seins des établissements scolaires en vue de cultiver le culte de l’excellence à travers la persévérance, l’abnégation et la recherche permanente du meilleur. En plus, cette journée de l’excellence revêt une touche particulière avec le choix porté pour en être le parrain sur l’éminente personne de Sidiki Kaba ministre des forces armées et digne fils de Tambacounda. Ce dernier a beaucoup investi dans le secteur de l’éducation en construisant des salles de classe équipées en table bancs, des toilettes, des blocs administratifs, des bibliothèques équipées, en réalisant des murs de clôture et aussi en offrant des bourses d’études, etc. La fête a été très belle puisque chaque lauréat a reçu sa récompense.


 














 

lundi 6 février 2023

nous publions in extenso, une correspondance adressée au « DOYEN » en 1992 par un de ses anciens élèves : Samba Traoré, Professeur Agrégé de Droit à l’UGB de Saint-Louis.



 

Monsieur le Doyen, Cher Maitre

A chaque étape de ma vie, j’ai rencontré des personnes qui m’ont inspiré, qui m’ont guidé par les faits, les gestes, la parole comme par le silence. C’est avec une forte émotion que je vous adresse la présente, l’écrit étant à mes yeux, plus éloquent que la parole. Car je ne saurais en face de vous, prononcer ni articuler. Vous faites partie de ces personnes qui, sans elles je ne serai pas ce que je suis aujourd’hui. Petit écolier à l’Ecole Régionale de Bakel, je me suis retrouvé, avec bien d’autres et pendant des années, devant un Monsieur qui a représenté pour nous le Maître, l’inspirateur, mais aussi le parent, l’oncle, le père avec qui nous avons vécu aussi autrement et ailleurs qu’à l’école. Vous nous avez éduqué, couvé, mais sans faiblesse ni complaisance, avec la fermeté et l’amour que l’on connait chez tout grand homme. Nous les enfants de Tiyaabu vous somment redevables de cette rigueur toute gajaaganke que vous nous avez inculquée, et qui nous accompagne encore. Vous avez été pour nous un homme de sacrifice, de don de soi car souvenez vous, pendant des années vous avez sacrifié vos vacances au village pour nous rassembler tous les soirs et nous faire réviser, anticiper sur les classes à venir. Mais au-delà de ces préoccupations scolaires, vous nous avez appris simplement à vivre en communauté, vous nous avez appris la vie, vous nous avez appris à pêcher, au propre comme au figuré. Au propre parce que souvent nous vous accompagnions au fleuve pour la pêche, et pendant ces séances nous avons tant appris de vous, des autres et du monde.

Je reviens à l’école, pour vous rappeler des choses que vous avez certainement oubliées, ma mémoire d’enfant les ayant rangées quelque part. Je disais que vous faisiez partie de ceux qui m’ont inspiré et continuent de m’inspirer. Je me plais toujours à raconter à mes étudiants que c’est dès mon premier jour à l’école, devant un maitre impressionnant aux yeux de ce petit garçon de sept ans, et au CM2 devant un autre encore plus impressionnant que j’ai décidé que je deviendrai enseignant, et rien d’autre que ça. C’était un certain Kounta Mame Cheikh et un certain Diaman Bathily. Et je n’ai jamais renoncé à cette ambition, malgré toutes les opportunités de carrières qui m’étaient offertes à ma sortie de l’Université. Il n’y a pas de regret, au contraire. Mais je ne sais pas si un jour je vous ressemblerai comme je l’ai toujours souhaité. Permettez- moi de vous rappeler une anecdote. C’était en 1966, en classe de CM2 A dont vous aviez la charge malgré vos lourdes responsabilités de Directeur. On était nombreux et vous aviez fait de nous des élèves excellents : Souleymane Ndiaye, Mamadou Diallo, Demba Mangassy, Lassana Cissokho, Sourakhé Ndiaye, Kébé Karim qui était avec Babacar Thioune, pour ne citer que ceux là, venus après des ténors comme les Abdoul Aziz Bathily, les Bèye Seydou, les Sow Seydou, Mamadou Diabakhaté etc. Dieu nous a gratifié d’être vos élèves en ces temps bénis où l’école était encore l’école. Je disais donc qu’un jour, en cette année 66, en classe, je me suis mis, inconsciemment, à pédaler sur une grosse ardoise en bois sous mes pieds, sans penser que le bruit que je faisais pouvait agacer mes camarades bien concentrés sur leur devoir (puisque moi j’avais fini). Sans me rendre compte que vous me surveilliez du coin de l’œil. Et brusquement, je vois un objet voler dans ma direction, que j’ai évité instinctivement. Vous m’avez donné l’ordre de le ramasser et de vous l’apporter. Ce que je fis en tremblant, cela pouvait se comprendre. Et pourtant cet objet a toujours trôné sur votre bureau. Et sans autre commentaire et calmement, comme si vous n’aviez jamais été agacé, vous avez tout simplement dit : « ça c’est UN CLASSEUR ». Je ne connaissais ni ce mot, ni cet objet et toute la classe a appris en même temps que moi ce que c’était qu’un classeur. J’en ai bien d’autres, qu’il serait fastidieux de citer. Voilà pourquoi j’ai dit que vous nous avez inspiré par l’exemple. La pédagogie du geste et parfois du silence, que j’essais d’appliquer à tout instant.

Cher Maitre, cher Doyen, permettez moi de revenir à nous, à Tiyaabu, ce village qui nous est cher, et qui a fait de vous, de nous, et de nos ancêtres ce que nous sommes. Le prétexte, c’est cette thèse, cette modeste contribution à la connaissance du Gajaaga, de Tiyaabu, que je vous envoie pour que vous mesuriez l’impact et la profondeur de votre sacrifice pour nous. Mais cette thèse, soutenue l’année dernière le 20 juillet 1991, n’est pas le fruit d’un hasard ni d’un accident de recherche. Cette thèse sur le « Système foncier du Gajaaga » est partie du 10è siècle pour aboutir à cette fin du 20è siècle ». Elle m’a été inspirée. Peut être même avant ma naissance. C’était un devoir filial d’un fils envers ses pères.  Envers ceux qui m’ont précédé sur ce terrain, dans ce Gajaaga et qui m’ont ouvert à la connaissance, ces personnes généreuses qui ont bien voulu partager leur science, leur passion pour Tiyaabu. Et cette passion, comme une maladie contagieuse, m’a contaminé et j’en ai fait mienne ; peut être que d’autres viendront après moi pour perpétuer cette œuvre. Vous m’avez appris, comme le Pharaon Khéti à son fils Mérikarê, à aller chercher la connaissance dans les livres, mais aussi auprès de grands. Mes Grands, ceux qui m’ont inspiré, c’est Ibrahima Diaman Bathily qui reste pour moi le Maitre déclencheur, c’est Diaman Bathily, c’est Abdoulaye Bathily, c’est Boubou Ndiaye et Silman Bathily, c’est Abdoul Aziz Bathily, c’est mes grands pères Bouna et Moussa Fenda,  Counda Goudia Bathily et tant d’autres.   Vous vous en rendrez compte en lisant cette modeste contribution. Vous verrez que  n’ai rien inventé. Je n’ai fait que dire autrement ce que vous avez dit avant moi. Mais cher Doyen, vos efforts pour moi ne se sont pas limités à la thèse puisque dans la foulée, je me suis présenté au Concours d’Agrégation, en novembre 91, où j’ai été agrégé en droit en étant major du concours, qui rassemblait les candidats de tous les Etats francophones d’Afrique. Le mérite vous en revient, car moi je n’ai fait que m’insérer dans cette ligne d’excellence propre à Tiyaabu. Pour reprendre le Roi Khéti, moi, fils de Tiyaabu, je suis Grand parce que formé et inspiré par le Grands d’un Grand village. Car Grand est Grand le Grand dont les Grands sont Grands.

Ce modeste travail en guise de reconnaissance éternelle à un bâtisseur de consciences. Témoignage d’un disciple envers son Maitre. Puissiez- vous vivre longtemps pour continuer à nous inspirer et en inspirer d’autres. Salutations très respectueuses.

Professeur Samba TRAORE

Agrégé des Facultés de Droit

Université de Saint-Louis                                          Saint Louis le 22 mars 1992

B.P 234

 

                                    















HOMMAGE A DIAMAN BATHILY, ANCIEN DIRECTEUR DE L'ECOLE REGIONALE (IMDB) DE BAKEL


Alors que le jour inoubliable s’approche, que nos cœurs et nos esprits se tournent vers un homme, nous (anciens élèves) ne cessons et n’arrêterons jamais de pleurer notre MAÎTRE d’école, monsieur Diaman Bathily. Certaines coïncidences attirent cependant notre attention sur une date : le samedi 4 février 2023 !

1.      C’est le quatrième anniversaire du décès de l’ancien Directeur de l’Ecole Régionale de Bakel (actuelle Ibrahima Malal Diaman Bathily : IMDB). Monsieur Bathily a consacré toute sa vie au service de l’Ecole Sénégalaise : à Dagana, Podor, Saint-Louis, Dakar (école Ouagou Niayes) puis Bakel.

Ses anciens élèves se souviennent toujours de cet homme, toujours en « classe », toujours à l’école comme dans la rue et jusque dans les foyers. Il a marqué son époque ! Paix à son âme. Que la terre lui soit légère et que le bon DIEU l’accueille dans son Paradis.

2.      Sous le haut parrainage de monsieur Sidiki Kaba, Ministre des Forces Armées, la « Fête de l’Excellence », organisée par l’Inspection d’Académie de Tambacounda, comme par hasard, au Cercle Messe du Camp militaire Mamadou Lamine Dramé (Marabout Soninké ayant fait ses études coraniques à Bakel) récompensera les meilleurs élèves des quatre Départements de la région : Bakel, Goudiry, Koumpentoum et Tambacounda, ce 4 février 2023.

3.      La première Finale de Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) de nos footballeurs locaux les mettra face au pays organisateur l’Algérie (les Fennecs) que   nos Lions de la Téranga battront dans la soirée de ce même 4 février 2023. A l’image de leurs aînés, les Sadio Mané, Kalidou Koulibaly, Edouard Mendy, Abdoulaye Diallo, Idrissa Gana Guèye, Boulaye Dia…ils (l’entraîneur Pape Bouna Thiaw et ses Lions) reviendront présenter le trophée au peuple Sénégalais.

En attendant ce jour mémorable où tristesse et joie s’entrechoquent, les anciens élèves du Doyen Diaman Bathily n’oublient pas : ils se rappellent toujours leur MAÎTRE.

Pour ouvrir la voie aux anciens de l’Ecole Régionale (IMDB), nous allons publier une correspondance adressée au « DOYEN » en 1992 par un de ses anciens élèves : Samba Traoré, Professeur Agrégé de Droit à l’UGB de Saint-Louis.

                  Idrissa Diarra Bakel/Tambaactu1 / ididiarra@yahoo.fr