Le Sénégal et la Mauritanie partagent
813 km de frontière délimitée par le fleuve Sénégal qui est un espace d’échanges
pour les communautés qui résident des côtés de la frontière. Les populations
des deux côtés de chaque frontière ont les mêmes racines historiques et
sociales et appartiennent aux mêmes groupes ethniques, partageant ainsi les
mêmes intérêts socio-économiques et culturels.
C’est ainsi que l’Organisation des
Nations Unis chargée des Migrations (OIM) a organisé le jeudi 25 avril 2019 à
Bakel un exercice bilatéral sur la gestion des personnes déplacées entre le
Sénégal et la Mauritanie qui a vu la participation d’une section motorisée de
la 10° CFV, d’un peloton du Groupe d’Actions Rapides de Surveillance et
d’Intervention (GARSI) de Kidira, de l’Escadron de Surveillance et
d’Intervention (ESI) de Bakel, d’éléments de la police et de la douane et des
volontaires de la croix rouge de Bakel .
En
effet, cet exercice rentre dans le cadre du projet « engagement des communautés frontalières
dans la gestion et la sécurité des frontières » financé par le gouvernement
des Etats Unis et mis en œuvre par l’OIM Sénégal en collaboration avec les autorités
sénégalaises et mauritaniennes.
Il
s’agira donc de décrire le déroulement
de l’exercice, ensuite de relater les difficultés rencontrées et enfin clore
par des propositions qui sont de nature à améliorer les prochains exercices.
I-
DEROULEMENT DE L’EXERCICE :
L’exercice de simulation de Bakel portait
sur une situation d’urgence faisant suite à des évènements graves qui s’étaient
produits à Goureye, ville frontalière mauritanienne
à la commune de Bakel au Sénégal. En effet, plusieurs attaques criminelles
avaient provoqué un déplacement massif de populations fuyant le danger par la
nage ou par pirogue. Parmi les 200 personnes en fuite, certaines d’entre elles
présentaient différentes sortes de blessures (par balle, fractures, traumas),
ainsi que des maladies contagieuses et non contagieuses. Il y avait également
des personnes vulnérables qui nécessitaient une prise en charge spécifique
(mineurs non accompagnés).
La particularité de l’exercice est
que des trafiquants de drogue se sont infiltrés dans les déplacés en essayant
ainsi d’échapper aux poursuites policières et de protéger leurs marchandises y compris
des éléments terroristes afin de rejoindre les côtes sénégalaises. Les
personnes déplacées arrivées sur le territoire sénégalais ont été accueillies
par la police et la douane qui sont en première, les services de santé et de
secours et le personnel administratif ainsi que des volontaires de la
communauté de Bakel.
La chaîne de commandement était
composée d’un poste de commandement opérationnel au niveau de la préfecture de Bakel,
d’une de cellule de crise régionale basée à la gouvernance de Tambacounda et
enfin d’une cellule de crise centrale représentée par le Cadre d’Intervention
et de Coordination interministériel des Opérations de lutte anti-terroriste
(CICO) basé à Dakar.
Les Forces de défense et de sécurité
ont pu travailler en synergie dans le strict respect des différents niveaux
d’intervention (forces de première, deuxième et troisième catégorie) dont
toutes les opérations ont été coordonnées au niveau du poste de commandement
opérationnel au niveau de la préfecture de Bakel composé du préfet,du
commandant de la place d’armes ,du commandant de la compagnie de gendarmerie territoriale
,du commandant d’unité de la 63° compagnie d’incendie et de secours, du chef de
poste de la douane, du président du tribunal, du médecin chef de Bakel et du commissaire de Kidira.
Elles sont d’ordre opérationnel et
logistique selon nos sources.
Sur
le plan opérationnel, force est de constater que les délais étaient très courts pour la préparation de
l’exercice. En outre, les joueurs comme contrôleurs ont souligné la mauvaise
planification de l’exercice. Les contrôleurs ne connaissaient ni la nature des
incidents ni les lieux où ils devaient se dérouler et ont fini par perdre le
fil conducteur de l’exercice. Ainsi, des scénarios se sont déroulés à leur insu
et ceci a impacté sur le débriefing car les contrôleurs ne pouvait évaluer les
unités engagées que sur les incidents qu’ils ont assistés.
A cela s’ajoute une logistique très limitée où pratiquement les
unités engagées se sont débrouillées par leurs moyens.
III- SUGGESTIONS :
Il serait alors souhaitable
prochainement :
- Que l’OIM
planifie ces genres d’exercice ;
- Mettre sur place une logistique qui répond à la dimension de l’exercice.
En définitive, l’exercice simulation
de gestion de crise et sécurité des frontières a permis de renforcer la
coopération et la coordination entre les autorités, les Forces de Défense et de
Sécurité et les communautés sénégalaise et mauritanienne vivant le long des
frontières.
Toutefois, cet exercice pourrait être plus bénéfique s’il y’avait une bonne planification et une logistique qui répond à un exercice de cette envergure et surtout, permettre aux journalistes de couvrir convenablement l'activité en leur facilitant le déplacement sur les théâtres d'opération.