Monsieur Malick NDIAYE, le Directeur Général de La Banque Agricole (LBA),
a effectué une visite de travail ce
jeudi 27 août 2020 dans la commune de Bakel.
La journée a commencée par une visite de courtoisie à la
préfecture où lui et sa délégation seront reçus par M. Mamadou Mbaye préfet du
département. A leur sortie le préfet fera la déclaration suivante : « c’est
avec un intérêt certain que nous accueillons le DG de la LBA. C’est notre
partenaire dans le financement de l’agriculture notamment ici dans la région
mais surtout dans notre département avec la riziculture. Quand on sait qu’ici c’est
une préoccupation importante pour nous et je le rappelle M. le président de la
République, dans une de ses tournées économiques avaient voulu que Bakel puisse
nourrir la région de Tambacounda en riz.
Ce qui donne toute la mesure de l’importance que nous accordons à ces activités-là.
On ne peut pas développer une activité agricole sans financement adéquat et
nous avons la LBA qui est à nos côtés malgré quelques difficultés que nous rencontrons
mais qui est toujours là avec des facilités pour nous permettre d’évoluer. Ce n’est
pas seulement ce secteur qui est financé, l’élevage aussi qui fait partie de
nos potentialités et d’autres opérations. Donc vous imaginez tout l’intérêt que
nous avons à les recevoir aujourd’hui pour partager avec eux mais tout à l’heure
avec les producteurs après la visite des champs pour mieux toucher du doigt les
difficultés qui sont là qui se posent et en parler avec la banque. Ils verront
tout ce que la banque fait comme sacrifice pour nous accompagner et
certainement çà va les réarmer pour qu’ils puissent faire des efforts pour surmonter toutes les difficultés. Donc c’est
une visite de travail très importante pour nous et nous nous félicitons
vraiment de l’opportunité offerte pour discuter avec eux de vive voix. Nous osons
espérer que cela portera ses fruits et qu’on prendra date de cette visite pour
dire que depuis beaucoup de choses auront évolué dans le bon sens ». a dit
le préfet avant de se séparer de ses hôtes.
Après la préfecture,
la délégation sera reçue par le payeur qui
est un partenaire de la banque Avant d’aller visiter le casier agricole du Faloboula ou kolengal.
La délégation sera reçue par M. Mbargou LÔ ingénieur
délégué de la SAED de Bakel, de Samba KA président des producteurs, de Mara
Diawara chef du service départemental du développement rural (SDDR)
et des présidents de GIE opérant sur le site. Le paradoxe est que la superficie
totale de la cuvette est de 250 ha dont seulement 24 ha exploitée à ce jour. D’où
l’intérêt de cette visite pour permettre aux producteurs d’en tirer le maximum
de profit.
Après
la visite du casier rizicole La journée s’est
terminée par une rencontre dans la salle de l’hôtel Ouagadou où des engagements
très forts sont pris par toutes les parties prenantes pour relancer la culture
du riz à Bakel.
A ce propos nous avons écouté quelques réactions d’abord du
président des producteurs Samba KA qui dira « toute sa satisfaction à l’issue
de cette rencontre mais a soulevé quelques problèmes qui selon lui plombent le
secteur comme la redevance eau, la nécessité de
conscientiser les acteurs sur les
polices d’assurance, la lutte contre les attaques aviaires, les inondations
répétitives qui sont dans le vécu quotidien, la mise en place des intrants
en période et en temps opportun, la capacitation de tous les acteurs
(agriculteurs, conducteurs d’engin, gestionnaire de la station de pompage..),
du matériel de pointe et des moyens de productions leur permettant d’être au
diapason pour ne pas revenir au paysannat. Le vœu aujourd’hui c’est que la
mécanisation soit graduelle. C’est à ce niveau que nous pensons que nous
pouvons inviter la LBA à ne pas regarder dans le rétroviseur. Mais d’être
ensemble. Nous sommes prêts à faire des propositions en comité ad hoc sur tout ce que nous avions eu à entamer dans
le passé comme dans le présent ».
Rappeler seulement qu’une dette vieille de deux ans existe encore entre les producteurs
du Faloboula et la LBA. Cette dette constitue aujourd’hui le goulot d’étranglement
des producteurs et à ce propos, le directeur général y reviendra largement. Il dira
« Nous sommes là parce que nous voulons que le secteur se développe. Il
faut que ces parcelles soient bien mise en valeur pour que du riz sorte de ces
terres. C’est pourquoi nous sommes là. C’est notre vœu, c’est votre vœu, c’est
le vœu le plus cher au président de la république. Il faut que Bakel nourrisse
la région en riz a-t-il martelé. Nous voulons tous la même chose il faut donc
que chacun joue sa partition : les producteurs qui sont dans les champs,
la SAED et le SDDR qui encadrent et nous bailleurs de fonds. L’argent que nous
injectons ne nous appartient pas. Il faudrait que les rendements soient au
rendez-vous si non ce sera la catastrophe pour tout le monde. Il faut donc qu’on
s’entende et que chaque partie respecte son engagement et faire les choses à
temps. Nous sommes tous pris par les délais. Ceux qui ne sont pas prêts n’ont
pas besoin de s’engager car l’issu est connu d’avance. Il y’a un temps pour la
culture hivernale et un temps pour la culture de contre saison. Chaque saison a
un début et une fin. On ne pas donc se permettre de gaspiller du temps et de l’argent
car nous savons au départ que nous nous acheminons vers un échec cuisant. Si nous
savons que nous avons pris du retard pour la culture hivernale, autant s’arrêter
et préparer la culture de contre saison et vice versa. Vous l’avez dit, le défi aujourd’hui c’est de sortir du paysannat pour être agriculteur,
entrepreneur. Vous avez la chance d’être
assisté par la SAED et nous les écoutons avant d’injecter des millions dans le
secteur. Nous avons nos conditions et si vous satisfaisiez à cela rien n’empêchera
qu’on vous finance. Les innovations
contenues dans le paquet de service comme l’assurance dont vous évoquiez tantôt
vous permettront d’être résilient en cas de problèmes survenus durant la
campagne qui peuvent être de toutes natures. Parce que l’assurance permet
votre refinancement pour pouvoir vous relever et de continuer votre
chemin. Ces nouvelles donnes vont avec les réalités du moment. Nous vivons tous
les effets du changement climatiques et ses corollaires. C’est pourquoi l’Etat
du Sénégal a mis un fond pour aider à la résilience par la souscription aux
polices d’assurances. Par exemple l’Etat paye 50% de la somme pour le
producteur. Et si le producteur n’a pas suffisamment de fonds pour payer sa
contrepartie, la banque peut payer à sa place en attendant qu’il s’acquitte. Donc
le producteur a besoin d’engrais de semences et d’eau pour engager sa campagne.
En ce qui concerne la redevance hydraulique, l’eau vient jusque dans vos parcelles grâce
aux barrages de Diaman et de Manantalli gérés par l’OMVS où des moyens conséquents
ont été investis par différents pays et que les contribuables paient. Vous
aussi vous devez payer la redevance comme tous les usagers à l’instar des producteurs
de Podor et de Dagana. C’est l’argent de l’OMVS. Et si ce n’était pas cet
organisme on ne parlerait pas d’irrigation.
Il nous faut donc un pacte très
fort. Celui qui sait qu’il n’est pas prêt n’est pas obligé de s’engager. Nous
ferons avec ceux qui sont prêts avec l’aide de la SAED. Le reliquat de la dette
sera discuté en comité technique qui
sera présidée par la SAED avec toutes les parties prenantes. Nous attendons de
ces conclusions des propositions pertinentes qui permettront aux producteurs de
s’acquitter et de relancer convenablement leurs activités a-t-il conclu.
En tout cas cette visite a permis de relever toutes les
équivoques et de croire que l’avenir est prometteur si et seulement si les
producteurs acceptent de payer leurs dettes vis à vis de la LBA et qu’ils
acceptent en fin de s’inscrire dans la nouvelle donne inscrite dans le paquet
de service qu’on leur propose.
Ne dit- on pas que les bons comptes font les bons amis ?