Bakel, le 23 août 2015
On a toujours affirmé qu’à Bakel on ne peut pas
faire de contre saison à cause des conditions climatiques caniculaires.
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Aroundou, village en majorité Soninké, situé sur la rive gauche du fleuve Sénégal à 25 km de bakel en saison sèche et à 70 km en période hivernale (il faut un long détour pour y accéder car très enclavé) et frontalier au Mali et à la Mauritanie, vient de démontrer le contraire avec une
production palpable de huit hectares de riz. Ce qui est une première dans le
Département.
cette démonstration a permis de lever toute doute sur sa faisabilité et sa rentabilité.
Une visite organisée par la SAED avec les autorités
administratives du Département (le Préfet, le sous- préfet de l’arrondissement
de Moudery, le chef d’agence de la CNCAS, le maire de la commune de Ballou) et
l’ensemble des producteurs dans le département a permis de voir de visu et ne plus nier l’évidence : il est possible
de faire une contre saison avec des rendements supérieurs à la période hivernale comme c'est le cas actuellement. Un exemple qui fera tâche d’huile dans le
Département.
Le Président du GIE, monsieur Bakary Coulibaly,
visiblement très satisfait, ne tarit pas d’éloge sur les membres de son
GIE qui ont su travailler en appliquant une règle simple : un pour
tous et tous pour un. Une solidarité effective et existante est la clef de leur
réussite. Mais le plus intéressant selon lui c’est de découvrir que les cultures
de contre saison chaude en riz ont beaucoup plus de rendement qu’en période
hivernale. C’est pourquoi ils affirment leur détermination à porter la prochaine
production sur un périmètre de 40 hectares. Car dira t-il la SAED les a doté de
moyens matériels conséquent en termes de
tracteur, batteuse, motopompes, de semences certifiées, d’urée etc. Sans
compter son appui au prés du partenaire
financier qu’est la CNCAS. Leurs problèmes majeurs demeurent les oiseaux
migrateurs qui viennent d’ailleurs piller leurs champs mais aussi le manque de
magasin de stockage.
L’Ingénieur délégué de la SAED, maître d’œuvre de
la visite organisée donnera les informations suivantes : Les réalisations
pour cette année en culture de contre saison portent sur 35000 ha à l’échelle Nationale, dont 30000 ha
dans la délégation de Dagana, 4992 ha entre Matam et Podor et 8 ha à
Bakel dans le village de Aroundou. C’est
un petit pas mais un pas de géant pour l’avenir. Aujourd’hui, dira t-il, la
voie est ouverte pour aller sur quelque chose de plus grand. Il conseillera aux
producteurs d’aller à temps s’ils veulent faire une bonne campagne de contre
saison. C'est-à-dire semer avant la fin du mois de février. En fin il a exhorté
les producteurs à s’acquitter des dettes
contractées auprès de la CNCAS pour bénéficier d’autres financements et
préparer d’autres campagnes de contre saison. Et pour ceux qui doivent aller en hivernale, 30 tonnes de semences certifiées et 30 tonnes de semences Mérica sont disponibles à la SAED et seront mises gracieusement à la disposition des producteurs, dira en fin l'ingénieur délégué monsieur Thioub Samb.
Le préfet du département, après cette visite guidée,
dira toute sa satisfaction et a chaleureusement félicité la SAED pour son
travail d’encadrement mais aussi les membres du GIE « Kharankhoulé » qui ont
fait montre de solidarité, de courage en
acceptant de travailler dans des conditions extrêmes. L’exemple de ce
groupement est à saluer et à magnifier car, dira t-il en substance, ça va leur
permettre de résoudre des difficultés trouvés dans d’autres aménagements comme
les périmètres du Kolongale, de Diawara et de Moudery où les producteurs ne
sont pas allés en campagne à cause des problèmes liés à la non préparation des aménagements mais aussi à des dettes impayées à la CNCAS, le principal bailleur des producteurs de Bakel.
Par ailleurs le défi majeur reste le maintien des jeunes Soninkés enclin à aller à l'immigration pour aller grossir le rang déjà serrés des émigrés alors qu'il y'a du travail chez eux. Ils ont le Fleuve Sénégal qui coule à longueur d'année, la disponibilité de terres viables et viabilisées, le climat mais aussi des partenaires techniques et financiers capables de les accompagner avant, pendant et après production. Le retour à l'agriculture s'impose. C'est seulement à ce prix que Bakel répondra présent à l'heure du bilan, par rapport aux objectifs définis par le chef de l'Etat en matière d'autosuffisance alimentaire d'ici 2017, pour dire aussi présent, nous avons apporté notre contribution à la réalisation de cet objectif. C'est la somme des efforts sectoriels ajoutés à l'échelle du pays qui feront le développement du Sénégal.